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Le marché de l’art reconfiné (2) : les ventes de novembre chez Christie’s
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- 1. Hubert Robert (1733-1808)
Caprice architectural avec un grand escalier en pierre, animé de personnages
Huile sur toile - 261 x 196 cm
Vente Christie’s Paris, 23/11/20
Photo : Christie’s - Voir l´image dans sa page
23/11/20 - Marché de l’art - Paris, Christie’s - Si la peinture ancienne est généralement à l’honneur en juin [1] chez Christie’s à Paris, le mois de novembre est plutôt dédié aux meubles, aux sculptures et aux objets d’art avec notamment The Exceptional Sale, où l’on découvre chaque année des pièces insignes et volontiers patrimoniales : c’était le cas l’an dernier, avec l’extraordinaire service en vermeil de la duchesse de Modène (voir la brève du 25/11/19) dont une bonne partie fut préemptée par le Musée du Louvre (voir la brève du 28/11/19). L’édition 2020, qui aura lieu demain, ne déroge pas à la règle même si l’exposition fut malheureusement virtuelle pour la plupart de ses visiteurs. Quelques peintures parviennent toujours à se glisser entre les objets : cette année, c’est un spectaculaire grand format d’Hubert Robert (ill. 1) qui faisait l’admiration des rares visiteurs professionnels. La composition est connue : l’artiste était friand de ces vues d’escalier - on pense irrésistiblement aux escaliers des Cent-Marches qui encadrent l’Orangerie du château de Versailles - en contre-plongée dont on connaît d’autres exemples, en musée ou sur le marché ; mais le tableau proposé chez Christie’s est le plus imposant de tous et provient certainement d’un ensemble de toiles formant un grand décor, sans doute commandé pour un château ou un hôtel particulier parisien. « Robert des ruines » savait magistralement insuffler la vie à ses grands tableaux de ruines, par ses effets de lumière comme par les détails des figures : on remarque ici une femme en train d’allaiter son enfant, adossée aux fragments d’un obélisque abattu dont on distingue encore les hiéroglyphes.