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Le maharajah d’Indore fait son retour chez Christie’s
- 1. Vue de l’exposition « Modern Reign, Tribute to the Maharajah of Indore » avec le bureau personnel d’Émile-Jacques Ruhlmann (1929)
Photo : Christie’s - Voir l´image dans sa page
1/10/23 - Marché de l’art - Paris - Trente-deux lots : c’est peu, bien sûr, mais c’est suffisant pour évoquer l’une des histoire préférées des amateurs de design : celle du maharajah d’Indore et de son palais de Manik Bagh. Quatre ans après la riche exposition (voir l’article) du Musée des Arts décoratifs, dont le catalogue paraît d’ailleurs déjà devenu quasi introuvable, Christie’s disperse à Paris une collection composée d’une vingtaines de pièces provenant de cet édifice mythique dont plus de la moitié était alors présentée dans les salles de l’aile de Marsan. C’est pourtant une autre histoire que raconte Christie’s, où les visiteurs sont accueillis par un très spectaculaire bureau (ill. 1) de Ruhlmann qui ne vient certainement pas des Indes mais qui constitue une « équivalence », belle expression dont raffolent tous nos châteaux nationaux hélas vidés de leur mobilier d’origine au rythme des révolutions et des changements de régime. Stimulé par l’aventure Art déco du si célèbre moderne maharajah, un collectionneur contemporain dont le nom est délicatement tu par Christie’s après avoir été cité lors de l’exposition du musée parisien s’est lancé dans une opération de reconstitution des intérieurs de son lointain devancier. Un seul regard vers cet exceptionnel bureau hémisphérique, récemment restauré, permet d’y voir un vrai manifeste ruhlmannien : le prototype fut exposé en 1929 puis acquis par le ministre André Tardieu avant que deux autres exemplaires ne soient réalisés en ébène de Macassar. Le premier était destiné au maharajah d’Indore mais le second, présenté ici, devint le bureau personnel de Ruhlmann dans son siège de la rue de Lisbonne.