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La peinture de paysage au Musée de Saint-Lô

A propos de l’exposition « Sur les pas de Corot et de Millet » (juin-octobre 2010) [1]

1. Jean-Baptiste Camille Corot (1790-1875)
Homère et les bergers, Salon de 1845
Huile sur toile - 80 x 130 cm
Saint-Lô, Musée
Photo : Musée de Saint-Lô
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A lui tout seul, l’ingénieux et poétique Homère et les bergers du Salon de 1845 (ill. 1), si gentiment donné par Corot au musée de Saint-Lô en 1863, et heureux rescapé des furieux bombardements de 1944, ne saurait bien sûr, telle une hirondelle en annonce de printemps, résumer et justifier ce musée au parcours chaotique, fondé en 1835. Mais il en est incontestablement le pivot et le symbole majeur, à côté, ne l’oublions pas, des savoureuses tapisseries de Gombaut et Macée qui devaient donner lieu, après la Seconde Guerre mondiale, à tout un développement sur la tapisserie du XXe siècle, fort bien venu dans un édifice ultramoderne, construit en 1987-1989 (ill. 2).
Ce qui subsistait des collections artistiques du précédent musée était, à vrai dire, disparate sinon décevant, à l’exception d’un superbe Boudin [2] (ill. 3) attribué par l’Etat en 1884 et d’un honnête Rozier [3] (ill. 4). Ainsi, parmi les envois parisiens sauvés du naufrage, que penser d’un Kalf qui ne semble qu’une copie, d’une Charité romaine de Jean Dubois quelque peu engoncée ou d’une Allégorie morale d’après Jordaens ?


2. Vue du nouveau Musée des Beaux-Arts
de Saint-Lô inauguré en 1989,
à gauche, dans un complexe de bâtiments
regroupant également la bibliothèque,
un centre de conférences et l’école de dessin.
Photo : A. Jarocinski
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3. Eugène Boudin (1824-1898)
Le Havre. Coucher de soleil sur le rivage,
marée basse
, Salon de 1884
Huile sur toile - 117 x 160 cm
Saint-Lô, Musée
Photo : Musée de Saint-Lô
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4. Jules Rozier (1821-1882)
Le matin à l’île Chausey (Manche) , Salon de 1882
Huile sur toile - 73 x 131 cm
Saint-Lô, Musée
Photo : Musée de Saint-Lô
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Ne parlons plus, et pour cause, d’un très digne Rabon du Grand Siècle et d’un excellent Amand rococo, sombrés corps et âme dans la tourmente du Débarquement, tout comme les envois d’Etat, consciencieusement énumérés par Pierre Angrand (dans son ouvrage de 1985 [4]), d’un glorieux XIXe siècle généralement méprisé (on finirait bien par les regretter, mais ils disparurent le plus souvent sans avoir jamais été photographiés, et pas toujours du fait des guerres !). Et les opportunes donations Feuillet (1950) et Follain (1975) arrivèrent tardivement (pour mémoire, saluons par exemple une admirable Sapho de 1876 due à Gustave Moreau, de provenance Feuillet, ou tel Maurice Denis figurant le poète Jean Follain). Aussi la conservatrice du musée, Geneviève Carpon, au début des années 1970, relayant les efforts de son prédécesseur Jean Barbaroux, réussit-elle à convaincre la Ville d’affecter à la section Beaux-Arts de son musée les crédits initialement prévus pour compenser la perte des collections d’archéologie et…

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