La direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, plutôt que de faire son travail, qui est de protéger le patrimoine de la région, semble avoir du temps à perdre dans les mails et les lettres recommandées. Nous avons en effet reçu trois demandes, l’une par mail, les deux autres par courrier recommandé signées du DRAC Laurent Roturier.
L’une de ces demandes est un droit de réponse à l’article que nous avons publié le 6 janvier. Le droit de réponse est une obligation légale même s’il s’applique normalement à une personne physique ou une personne morale, et qu’il n’est pas certain qu’une DRAC soit une personne morale (le ministère de la Culture l’est, sans aucun doute, un de ses services, c’est plus douteux). De toute façon, nous pensons que, quelle que soit la loi, il est normal d’accorder un droit de réponse. Nous publions donc celui-ci après notre article. Bien sûr, nous y répondons, et nous informons Laurent Roturier qu’il peut répondre à notre réponse. Et nous lui suggérons même de nous l’envoyer par un simple mail, ce qui permettra d’épargner des frais au contribuable.
L’autre demande, qui se double d’une requête similaire envoyée par mail par un de ses employés, est beaucoup plus folklorique. Il s’agit d’enlever les noms de ces employés de deux articles que nous avons publiés. Nous avons consulté deux avocats, et il s’avère que ces demandes sont totalement sans objet puisqu’il n’y a ni atteinte à la vie privée, ni diffamation, ni insulte, et que nous nous contentons de nommer deux fonctionnaires qui agissent dans le cadre de leur fonction.
Néanmoins, nous retirons le nom du premier de cet article, car il ne s’agit que d’une personne qui faisait l’intérim de celle en charge de la communication. Elle n’a aucun pouvoir décisionnel, et n’agissait qu’au nom du directeur de la DRAC. En revanche, nous le remercions d’avoir ainsi attiré notre attention sur sa présence à la DRAC Île-de-France, à un poste tout à fait baroque pour une DRAC. Nous reviendrons très bientôt sur ce point.
Quant à l’autre personne que nous nommions, nous avons enlevé son nom, volontairement, car cela n’avait au fond pas grand intérêt. Mais nous maintenons les faits écrits dans cet article, et la DRAC y répond.
Plus drôle cependant : les deux courriers (par mail et par courrier recommandé) nous demandaient de « faire désindexer [ces] page[s] des moteurs de recherche ». Inutile de dire que nous ne les désindexerons pas. Les noms incriminés ne s’y trouvant plus : ils n’apparaîtront donc plus d’ici quelques jours dans les moteurs de recherche. On se demande donc ce que veut la DRAC Île-de-France en nous demandant de cacher nos articles ? Elle prouve une fois de plus que la liberté de la presse, pour elle, n’est qu’une expression vague. Nous serons bien entendu dans l’avenir encore plus attentif à son action (ou souvent son inaction) pour la protection du patrimoine de la région, et singulièrement du patrimoine parisien.