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La collection Pérez Simón exposée à Madrid
- 1. Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
Vierge à l’enfant, vers 1610
Huile sur panneau - 91,4 x 64,8 cm
Mexico, Fondation JAPS
Photo : Service de presse - Voir l´image dans sa page
17/7/06 – Exposition – Madrid, Museo Thyssen Bornemisza – Est-il encore possible, dans un marché d’art raréfié, de réunir en quelques années une collection généraliste de peintures européennes, comme en ont constitué les musées d’art classique ? Ce défi, réussi en son temps par la famille Thyssen, et que le Getty Museum ou les musées australiens sont en passe de gagner, a séduit le financier mexicain Juan Antonio Pérez Simón [1]. Sa fondation, riche de plus de 1000 peintures, sculptures, dessins, objets d’art et d’une riche bibliothèque, est considérée comme l’une des plus importantes d’Amérique latine et bénéficiera prochainement d’un bâtiment à sa mesure. Il est assez logique que ce soit le musée Thyssen qui présente la première sélection à traverser l’Atlantique [2], car les deux institutions sont animées du même désir d’illustrer une histoire complète de la peinture occidentale des origines aux avant-gardes [3], et de compléter les lacunes des collections nationales respectives. Mais en approfondissant encore, on se rend compte qu’il existe des choix communs et des affinités évidentes entre l’ensemble Pérez Simón et la collection Carmen Thyssen [4]. Plusieurs œuvres avaient défrayé la chronique des records d’enchères, lorsqu’elles sont passées en vente publique (le portrait de Van Dyck en 1992, ou la composition d’Alma-Tadema remarquée comme le tableau victorien le plus cher jamais adjugé en 1993). Ce qui témoigne de la volonté actuelle dont sont capables les magnats mexicains pour concurencer les institutions nord-américaines. Dans ce pays, où longtemps la priorité avait été donnée à l’archéologie précolombienne et à l’art moderne national (Rivera, Khalo, etc), on assiste à un véritable renouveau des institutions culturelles [5].