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L’homme qui voulut la paix entre au Musée de l’Armée
- 1. Bernard Boutet de Monvel (1881-1949)
S.A.R. le prince Sixte de Bourbon-Parme
Huile sur toile - 231,5 x 169,5 cm
Préempté par le Musée de l’Armée
Photo : Christie’s - Voir l´image dans sa page
16/9/20 - Acquisition - Paris, Musée de l’Armée - Les musées français ne se sont malheureusement signalés que par une seule préemption lors des deux ventes (voir la brève du 12/9/20) qu’organisait Christie’s hier après-midi : c’est le très dynamique Musée de l’Armée qui a emporté - pour 30 000€ marteau, soit l’estimation basse - le dernier lot de la première vente, le superbe portrait en pied (ill. 1) du prince Sixte [1] de Bourbon-Parme (1886-1934) peint en 1921 par Bernard Boutet de Monvel. Provenant directement des descendants du modèle, ce grand tableau est parvenu jusqu’à nous sur sa toile, son châssis et très probablement dans son cadre en bois biseauté d’origine. Cette acquisition s’explique aisément par la personnalité du modèle et les circonstances de la commande : quelques années après la fin du premier conflit mondial, l’artiste représente le prince en léger contrapposto et revêtu de son uniforme d’officier d’artillerie de l’armée belge.
Cet aristocrate né en Suisse, beau-frère de l’empereur Charles Ier d’Autriche mais profondément francophile - c’est à Paris qu’il avait étudié, soutenu son doctorat en droit et entretenait d’importants réseaux - ne put s’engager dans l’armée française en raison de la loi du 22 juin 1886 (dite loi d’exil) qui en interdisait l’accès aux membres des anciennes dynasties régnantes. Il choisit donc de servir dans l’armée belge, aux côtés de son frère François-Xavier de Bourbon-Parme. Il porte son manteau sur l’épaule pendant que son képi et sa canne sont négligemment posés à ses pieds. Sur sa poitrine, la barrette lui permet d’arborer toutes les décorations reçues au cours de son service : l’Ordre de Léopold, la Croix de guerre belge et la Croix de guerre française, chacune avec des palmes symbolisant les…