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L’attribution, une science fragile
- 1. Giambologna ou d’après Giambologna (1529-1608)
Vénus, 1597 ou 1697
Bronze - H. 112 cm
France, collection particulière
Photo : Georg Steinmezer - See the image in its page
L’attribution est une science difficile et fragile, souvent remise en cause, et qui entraine des débats fréquents, parfois animés, toujours utiles. Même si nous avons parfois un avis sur des œuvres réapparues et sur leur identification, nous ne pouvons être spécialiste de tout, et il faut savoir rester prudent. Toutes ces questions, le numéro de juillet du Burlington Magazine permet de les évoquer, sur au moins deux sujets.
Le premier nous concerne directement puisque nous avions à son époque signalé la redécouverte (voir la brève du 16/1/17). Il s’agissait d’un grand bronze publié dans un numéro entier du Bulletin Monumental comme étant de Giambologna (ill. 1).
Nous avions vu l’œuvre exposée pendant trois jours au Centre Culturel Italien, et celle-ci - c’est un point incontestable - est magnifique. Si le modèle est bien du grand sculpteur de la Renaissance - l’original est conservé au Getty -, la question de savoir s’il s’agissait d’une œuvre faite sous sa direction par le fondeur qui l’avait signée se posait. Tout le numéro du Bulletin Monumental y répondait par l’affirmative.
Cette revue est placée sous le contrôle d’un comité de lecture réunissant de nombreux historiens de l’art, la beauté de l’œuvre est évidente et nous sommes personnellement incompétent pour déterminer l’époque de la fonte : nous n’avions pas de raison de remettre en cause son attribution à Giambologna
Il reste que celle-ci, comme la datation de l’œuvre, a très vite suscité des réticences. Celles-ci se font jour désormais dans un nouvel article par Dorothea Diemer et Linda Hinners publié dans ce numéro du Burlington Magazine. On y lit notamment que la date qui était lue par Alexis Rudigier 1597 serait plutôt, en réalité, 1697. Nous ne développerons pas les autres arguments, des uns et des autres, et…