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L’atelier du sculpteur René Letourneur
Sceaux, Musée de l’Ile-de-France, du 7 mai au 3 novembre 2009.
- René Letourneur (1898-1990)
L’Aube, 1945-1950
Pierre d’Euville - 115 x 80 x 80 cm
Sceaux, Musée de l’Ile-de-France, parc
Photo : © Duprat - Voir l´image dans sa page
Modeste en apparence, L’atelier du sculpteur René Letourneur est une belle exposition. Elle mérite pleinement une visite dans le cadre verdoyant du Château de Sceaux (anciennes écuries). Sans volonté d’exhaustivité, elle invite à découvrir la facette intimiste de l’œuvre de ce sculpteur encore peu connu du grand public. René Letourneur (1898-1990) y apparait comme un véritable virtuose de la taille directe sur marbre. Son néoclassicisme rayonne d’une sensualité discrète et généreuse qui s’exprime au travers de nombreux nus et maternités. Médaillé d’or à l’Exposition des Arts décoratifs de 1925, prix de Rome en 1926, l’artiste appartient à cette génération de statuaires formés à l’Ecole des Beaux-arts et délivrés du pompiérisme, tels ses prédécesseurs Alfred Janniot et Carlo Sarrabezoles. Comme eux, il ne céda pas non plus à l’appel de l’abstraction, et demeura un fervent défenseur de la figuration classique, très demandé dans la commande publique autour des années 1930-50.
L’exposition se développe en deux mouvements. Dans la salle basse des écuries, le parcours débute de façon classique par la biographie de Letourneur, mais intelligemment présentée. Elle fait prendre connaissance d’une vie qui n’eut rien de monotone : engagé héroïque dans la Grande Guerre, gazé, l’artiste fut très impliqué dans la naissance de la revue Esprit , puis résistant durant la Seconde Guerre Mondiale.
Sa vie personnelle, elle aussi, fut un long parcours semé d’embûches. Marié à une jeune italienne rencontrée pendant son séjour à la Villa Médicis, Letourneur vécut dans un triolisme affectif avant de rencontrer sa seconde épouse. De ces unions, naquirent deux enfants dont Jean, qui fut son collaborateur avant de devenir sculpteur et de porter aujourd’hui sa mémoire. On lui doit, en grande partie, la…