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L’art de ne pas enrichir les collections de son musée
Enrichir le musée par des acquisitions d’œuvres d’art est une des missions des conservateurs telle qu’elle sont définies dans le code du patrimoine. Ce n’est pas une tâche facile : les budgets sont souvent insuffisants ; il faut bien connaître ses collections ; de nombreux obstacles (parfois dus à des règles absurdes imposées par les autorités de tutelle) peuvent survenir ; il est nécessaire d’arbitrer entre toutes les occasions qui se présentent ; il faut éviter de surpayer des œuvres tout en ne ratant pas ce qui est essentiel pour le patrimoine français… Savoir acheter est un art en soi, et il s’agit d’une compétence nécessaire pour un chef d’établissement.
Il y a parfois des objets évidents, essentiels, qui passent en vente. Quand l’œuvre est en elle-même majeure par rapport à la production de l’artiste et à l’art de son temps, par sa provenance ou tout simplement par sa qualité exceptionnelle. Quand elle entre parfaitement dans les collections du musée et que celui-ci n’a rien d’équivalent. Mieux encore quand aucun autre musée français ne peut montrer d’œuvres qui lui soit comparable.
Vient ensuite le prix. Un objet peut avoir toutes les qualités énoncées précédemment, mais son prix peut être hors d’atteinte pour le budget du musée. Celui-ci doit alors tout faire pour tenter de trouver l’argent nécessaire : auprès du ministère de la Culture, par le mécénat, grâce à une souscription…
Bref : échouer est possible hélas, mais il faut s’être donné les moyens de réussir.
Et puis il y a ceux qui ne savent pas acquérir, qui ont parfois peur d’acheter par peur de se tromper, qui ne suivent pas le marché, qui ne le connaissent pas, et qui, parfois même, s’en fichent, estimant que ce n’est pas très important. On se demande parfois ce qu’ils font à la tête d’un musée.
La chose est certainement encore plus ennuyeuse quand il s’agit d’un musée national qui a vocation à être exemplaire dans son domaine, quand l’œuvre en question est vendue aux enchères avec la possibilité,…