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L’âge d’or de la peinture à Naples : de Ribera à Giordano
Montpellier, Musée Fabre, du 20 juin au 11 octobre 2015.
C’est encore une exposition de niveau international que présente le Musée Fabre, avec ce panorama de la peinture napolitaine au Seicento. Après celle consacrée au caravagisme en 2012 (voir l’article), on peut voir à nouveau à Montpellier un tableau de Caravage sans que le musée cède pour autant au sensationnalisme qui entoure trop souvent cet artiste. Il n’inclut pas son nom dans le titre, se contentant de qualifier cette rétrospective de manière plus modeste - et pas moins juste - «de Ribera à Giordano». Car si Caravage est fondamental pour comprendre la peinture napolitaine du XVIIe siècle (comme pour de très nombreuses écoles italiennes), l’importance de Jusepe de Ribera n’est pas moins grande.
- 1. Massimo Stanzione (1585 ?-1656)
Portrait de femme au coq en costume napolitain, vers 1635
Huile sur toile - 119 x 97 cm
San Francisco, The Fine Arts Museum
Photo : Didier Rykner - See the image in its page
- 2. Giovanni Battista Beinaschi (1636-1688)
Le Paradis, vers 1680-1682
Huile sur toile - 154 x 152 cm
Paray-le-Monial, Musée du Hiéron
Photo : Didier Rykner - See the image in its page
Mais ne brûlons pas les étapes et énumérons d’abord les points forts de cette exposition. On appréciera en particulier l’habile mélange entre tableaux très connus mais rarement vus en France (par exemple le somptueux Portrait de femme au coq en costume napolitain de Massimo Stanzione - ill. 1), œuvres provenant des collections publiques françaises dont certaines de petits musées (on citera ici la belle esquisse de Giovanni Battista Beinaschi, récemment restaurée et qui a retrouvé son iconographie originale, appartenant au Musée du Hiéron - ill. 2) et toiles fort peu connues provenant de collections privées françaises ou étrangères. On peut seulement regretter qu’un seul tableau provienne des églises françaises, pourtant riches en œuvres napolitaines dont certaines sont d’attribution récente et totalement inédites. Le très beau catalogue publie heureusement un essai de Nathalie Volle faisant notamment le point sur ces redécouvertes dont beaucoup sont dues à la publication sur internet de la base RETIF (Répertoire des Tableaux Italiens en France). On en profitera ici pour signaler que cette base est «terminée» car désormais toutes les régions sont renseignées, même si cette fin n’est en réalité qu’une étape puisqu’elle continuera à être mise à jour et enrichie régulièrement.
Michel Hilaire et Nicola Spinosa signent dans le catalogue deux excellents essais qui permettent de comprendre de manière synthétique l’évolution de la peinture napolitaine au cours du siècle. On y lit l’importance des apports bolonais dus notamment à la présence dans la cité parthénopéenne du Dominiquin et de Lanfranco. Cet aspect manque cependant dans le parcours muséographique.