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Jean Mayodon. Terres précieuses
Sens, Orangerie des Musées, du 18 novembre 2023 au 15 avril 2024.
Seuls les amateurs d’arts décoratifs du XXe siècle connaissent sans doute déjà les pièces exceptionnelles de Raymond Subes et Jean Mayodon conservées à Sens : les deux amis, qui se sont probablement rencontrés lors de l’Exposition internationale de 1925, furent chargés de décorer l’appartement d’un couple de collectionneurs exigeants, Lucien et Fernande Marrey. Ceux-ci accueillaient leurs invités avec L’Âge d’airain de Rodin, qui est désormais présenté à Sens aux côtés des tableaux d’Abel Grimmer, Louis Watteau de Lille mais aussi Albert Marquet grâce aux deux donations successives de leurs enfants, en 2002 et 2008. C’est à partir de ces dix céramiques de Mayodon que les Musées de Sens ont conçu une passionnante exposition - gratuite - accompagnée d’un riche catalogue, publié avec le soutien essentiel de l’Association pour le Développement et le Rayonnement des Musées de Sens aux éditions Faton.
- 1. Jean Mayodon (1893-1967)
Isadora Duncan, vers 1913
Huile sur carton - 58 x 49 cm
Collection particulière
Photo : Musées de Sens/E. Berry - Voir l´image dans sa page
Véritable rétrospective monographique, même succincte, l’exposition sénonaise mérite assurément tous les éloges mais a aussi visiblement été réalisée avec des moyens contraints, ce qui au fond ne fait que souligner son mérite : spécialistes et prêteurs ont répondu présent et le petit catalogue est ainsi enrichi de plusieurs contributions signées Véronique Ayroles, Judith Cernogora, Anne Lajoix et Gérard Landrot, tandis que Dorothée Censier - responsable des collections beaux-arts à Sens - commence bien sûr par rappeler l’histoire de la collection Marrey. On suit ensuite le parcours de Jean Mayodon, de Sèvres à Alès, en commençant avec ses débuts de peintre et décorateur sans oublier ses sources d’inspiration, qu’il puise tout autant dans le vocabulaire ornemental islamique, avec sa faune ou ses motifs végétaux, que dans l’iconographie grecque. Ce retour à l’hellénisme reste aussi…