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Ingres avant Ingres
Orléans, Musée des Beaux-Arts, du 18 septembre 2021 au 8 janvier 2022.
Ingres avant Ingres, c’est déjà Ingres, bien sûr, mais c’est aussi Joseph Ingres, son père, également artiste peintre, mais d’une bien moins grande envergure. L’exposition que le musée d’Orléans dédie à la jeunesse de Jean Auguste Dominique Ingres est petite mais passionnante. Elle se penche sur les débuts de l’artiste, de sa formation initiale à Montauban sous la férule de son père, jusqu’à son arrivée à Rome après sa victoire au grand prix de peinture.
- 1. Joseph Ingres (1755-1814)
Fleuve, dit aussi La Garonne, 1790
Sanguine - 39,3 x 50 cm
Montauban, Musée Ingres - Voir l´image dans sa page
- 2. Joseph Ingres (1755-1814)
Portrait de Madame
Lagravère-Belvèze, vers 1800
Miniature sur ivoire - D. 7,5 cm
Collection particulière
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Comprendre les débuts d’Ingres n’est pas facile car les premiers dessins - sauf certains conservés à Montauban, venant de son fonds d’atelier et clairement désignés par des inscriptions comme des tableaux de sa main - sont parfois d’une attribution discutée. La première salle montre côte à côte des œuvres du père, de Jean-Baptiste Isabey et de Charles-Nicolas Cochin dont les exemples furent importants pour sa formation, et d’Ingres lui-même. Évacuons rapidement la question de Joseph : incontestablement, et bien qu’il passe alors pour le meilleur artiste de Montauban, son talent est assez limité. Une sanguine (ill. 1) et un portrait de femme en miniature (ill. 2) sont honorables sans plus, un petit portrait de femme en médaillon, accroché à côté d’une œuvre comparable par Cochin montre clairement ses limites. À 13 ans, Jean Auguste Dominique qui copie un portrait à la sanguine réalisé par son père semble déjà au moins aussi doué que lui. L’écart deviendra vite abyssal.