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Grenoble s’offre un beau Dandré-Bardon
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- 1. Michel-François Dandré-Bardon (1700-1783)
Les Anachorètes de la Thébaïde, vers 1737
Huile sur toile - 58,8 x 49,6 cm
Musée de Grenoble
Photo : Galerie Talabardon & Gautier - Voir l´image dans sa page
6/12/23 - Acquisition - Grenoble, Musée - Fièrement signé en bas à droite par l’artiste, ce tableau inédit de Michel-François Dandré-Bardon (ill. 1) nous transporte du Salon de 1737 jusqu’aux tous premiers temps du christianisme grâce à sa composition aussi singulière que séduisante. Réapparu sur le marché de l’art à la fin 2019, il fut dévoilé sur le stand de la galerie Talabardon et Gautier à la Tefaf 2020 mais ne put alors trouver preneur, la foire ayant été contrainte de fermer prématurément ses portes suite à l’expansion de la pandémie. On put alors l’admirer chez les marchands mais aussi virtuellement (voir l’article), formant le vœu qu’un musée puisse enfin s’enrichir de cet étonnant chef-d’œuvre du XVIIIe siècle français. Il faut cependant parfois savoir faire preuve de patience, comme le savent bien les deux galeristes parisiens, et ce n’est que récemment que le Musée de Grenoble put en faire l’acquisition grâce à son Club des mécènes et avec l’appui du FRAM Auvergne-Rhône-Alpes. Si le tableau s’était peu à peu perdu, il n’avait pas pour autant été oublié, sans doute à cause de son iconographie rarissime. On y voit en effet quatre moines disposés de part et d’autre d’une diagonale structurante qui sépare fermement les deux parties de la composition, entre ombre et lumière. Les trois religieux de gauche sont seulement vus de dos et l’on ne distingue à première vue que deux paires de pieds émergeant d’un amoncellement de tuniques. Comme le soulignent les notices de la galerie et du musée, seule la présence à la droite du tableau du quatrième moine serrant contre lui un crâne et une croix vient expliciter cette toile étonnante que Dandré-Bardon prépara comme toujours avec grand soin.