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Grenoble et ses artistes au XIXe siècle
Musée de Grenoble, du 27 mai au 25 octobre 2020.
Au XIXe siècle, pas davantage que pour les précédents, l’art français ne peut se résumer à la capitale. Plusieurs foyers provinciaux existent, souvent liés à des académies locales, même si la plupart des peintres et sculpteurs doués finissent par « monter » à Paris pour compléter leur formation à l’École des Beaux-Arts, dans les ateliers des peintres les plus prestigieux, et pour tenter le concours du prix de Rome.
Le Musée de Grenoble, fidèle à sa politique d’étude et de mise en valeur de ses collections, se penche donc aujourd’hui sur l’école grenobloise. Pas l’école de l’Isère plus vaste encore, mais bien les artistes actifs à Grenoble. Cela permet de découvrir des peintres et sculpteurs oubliés, avec des œuvres de grande qualité souvent jusqu’ici conservées en réserve et qui ont été restaurées à cette occasion. On voit également des paysages de montagne qui constituent la production la mieux connue des peintres de la ville. Mais commençons l’exposition par le début alors que le catalogue est classé par ordre alphabétique d’artistes. Remarquons à ce propos que cet ouvrage est excellent, riche de nombreux essais qui nous éclairent sur la création artistique à Grenoble. Regrettons néanmoins que certaines des œuvres exposées ne bénéficient pas d’entrées, même si la plupart ont une notice. Cela sera compensé par une mise en ligne prochaine de toute la collection.
- 1. Jaeques Augustin Pajou (1768-1828)
Portrait de Louis Joseph Jay, vers 1798-1799
Huile sur toile - 74 x 58 cm
Grenoble, Musée
Photo : Musée de Grenoble - Voir l´image dans sa page
- 2. Eugénie du Colombier (1806-1888)
Portrait de Benjamin Rolland, 1833
Huile sur toile - 81,5 x 65,8 cm
Grenoble, Musée
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
La première salle présente quelques portraits des principaux acteurs de la scène artistique grenobloise. Nous en retiendrons deux peintures : la figure de Louis-Joseph Jay (ill. 1) par Jacques Augustin Pajou (le fils du grand sculpteur), et celui de Benjamin Rolland peinte par Mme du Colombier (ill. 2). Ces deux hommes sont en effet parmi ceux qui permirent l’essor d’une école grenobloise. Jay, élève de David, fut le premier conservateur du Musée de Grenoble dont il fut à l’origine, et devint aussi professeur de dessin à l’école centrale de la ville. Benjamin Rolland, qui eut également pour maître David, devint ensuite professeur de dessin de la famille Murat, puis succéda à Jay à la direction du musée de Grenoble et prit la tête de l’école municipale de dessin. Mme du Colombier, qui fut son élève et le portraitura, a droit à un long essai dans le catalogue, certainement justifié pour cette œuvre, peut-être un peu moins pour celle représentant son oncle Charles Planelli de Lavalette, qui fut aussi maire de Grenoble. Baronne de Franclieu, son statut et son sexe ne lui permirent pas de mener une carrière artistique et elle se contenta de peindre en amateur.