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Girodet sauvé des eaux
- 1. L’ancienne Caisse d’épargne de Montargis
aujourd’hui Maison de l’Agglomération où étaient
stockées les œuvres du Musée Girodet
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Deux jours sous l’eau. On pouvait craindre légitimement le pire pour les collections du Musée Girodet après l’inondation qui a frappé soudainement cette petite ville du Loiret qu’on surnomme, il est vrai, la Venise du Gâtinais. Nous nous sommes rendu sur place vendredi 17 juin pour constater les dégâts. Et comme nous l’avions déjà écrit, ceux-ci sont réels, mais pourront heureusement être en grande partie réparés.
Avant de faire un point plus précis sur l’état de la situation, il convient de s’interroger sur une question qui a agité beaucoup de monde et nous a valu quelques mails furieux de lecteurs estimant que le musée avait été irresponsable d’avoir stocké les œuvres dans un sous-sol à proximité d’une rivière et d’un canal. Nous avions les mêmes interrogations tout en estimant qu’il n’était pas temps, au milieu de la catastrophe et en pleine urgence, de poser cette question, l’essentiel étant de sauver le musée. Mais nous l’avons fait lors de notre venue à Montargis, et la réponse nous a persuadé qu’il était facile de condamner après coup, et surtout sans connaître les circonstances.
Il faut savoir en effet qu’une telle situation n’avait jamais été constatée, même en 1910. Surtout, la montée de l’eau n’a pas été continue comme cela est habituellement le cas dans ce type d’inondation, ce qui donne le temps d’évacuer, en deux ou trois jours, les réserves (c’est ce qui est prévu à Paris). L’eau est arrivée d’un coup en raison d’un accident : la rupture, sur 70 mètres, des berges du Loing, en amont de la ville, ce qui équivaut à un barrage qui cède. On est ainsi passé en une heure et demie seulement, d’une alerte jaune, peu inquiétante, à l’alerte rouge qui rendait impossible le sauvetage des œuvres. Les pompiers ont forcé les équipes du musée qui mettaient celles-ci à…