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Gemito. Le sculpteur de l’âme napolitaine
Paris, Petit Palais, du 15 octobre 2019 au 26 janvier 2020.
Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte, du 15 mars au 16 juin 2020.
Verdi baisse les yeux, plongé dans ses pensées, prêt à jouer au piano l’une de ses compositions. C’est ainsi, par ce buste (ill. 1) que l’on peut qualifier de romantique même s’il s’agit d’un romantisme tardif, que Vincenzo Gemito représenta le grand musicien. L’œuvre date de 1873, et son auteur a à peine vingt ans. Mais cette précocité du sculpteur est encore plus étonnante quand on regarde Le Joueur de cartes (ill. 2) qui ouvre la rétrospective que lui dédie le Petit Palais. Il n’a alors que dix-sept ans !
- 1. Vincenzo Gemito (1852-1929)
Buste de Giuseppe Verdi, 1873
Bronze - 42 x 63 cm
Naples, Museo di Capodimonte
Photo : Studio Speranza - Voir l´image dans sa page
- 2. Vincenzo Gemito (1852-1929)
Le Joueur de cartes, vers 1869
Plâtre patiné - 60 x 80 x 80 cm
Naples, Museo di Capodimonte
Photo : Studio Speranza - Voir l´image dans sa page
Si les dessins de Gemito sont assez connus des amateurs, sa sculpture l’est finalement assez peu. Et c’est à une redécouverte passionnante - une de plus - que nous convie le musée parisien qui n’aime rien tant que de faire redécouvrir des artistes de la seconde moitié du XIXe siècle. Tous ont en commun d’avoir été célébrés à Paris, et Gemito ne fait pas exception.
Né à Naples, enfant abandonné déposé dans la roue d’un couvent, qui trouva néanmoins rapidement un foyer, Gemito s’orienta tôt vers la sculpture puisque cet enfant des rues entra à neuf ans seulement chez le sculpteur Emmanuel Caggiano, élève de Giovanni Dupré dont une sculpture de la Victoire est encore visible piazza dei Martiri. Sa formation fut également marquée par le sculpteur Stanislao Lista, dans l’atelier duquel il rencontra à treize ans le peintre Antonio Mancini, du même âge que lui, et par le peintre Domenico Morelli qui fut ensuite leur maître à l’Académie de Naples.
Les rues de Naples, mais aussi la sculpture populaire à l’origine des santons napolitains furent certainement une source d’inspiration tout aussi…