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Disparition de François Bergot
Écrire une nécrologie est un exercice délicat, et encore davantage lorsque l’on n’a pas connu la personne en question. Il nous semble néanmoins nécessaire de rendre hommage aux grands conservateurs. Nous avons reçu de Dominique Ponnau, directeur honoraire de l’École du Louvre, un beau texte sur la disparition de François Bergot, le 28 janvier dernier, qui fut l’un d’eux. Le style est très personnel, différent de ce que l’on trouve habituellement sur La Tribune de l’Art, mais il nous semble nécessaire et utile de le publier tel quel.
- François Bergot
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21/2/23 - Disparition - Notre profession vient de perdre l’un des meilleurs des siens. François Bergot est mort. Puissé-je, sans faute de ton, rendre à l’ami l’hommage que l’on doit au collègue. Est-il possible d’oublier la blessure du cœur ? Comment accorder celle-ci à la dignité sans faille d’un esprit si distingué, à la noblesse d’une âme aussi ardente ? On craindrait aisément de manquer à la pudeur, si l’on ne craignait davantage de manquer à la justesse. Le cristal, à la moindre fêlure, sonne faux. Que ces lignes, au moins, sonnent juste !
La première fois que je vis François, ce fut il y a très longtemps, il frappait à la porte de ma grand’mère, à Vannes, où il venait chercher un jeune homme…