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Deux expositions à Versailles : Madame de Maintenon et Marie Leszczynska

Versailles, Musée national du château.
« Madame de Maintenon dans les allées du pouvoir », du 16 avril au 21 juillet 2019.
« Le goût de Marie Leszczynska », du 16 avril 2019 à 2020

1. D’après Pierre Mignard (1612-1695)
Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon, en sainte Françoise Romaine
Huile sur toile - 108 x 79,5 cm
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : Château de Versailles / RMN -GP
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« La vieille gueuse est crevée. [1] » La princesse Palatine savait user d’un langage fleuri quand il s’agissait d’évoquer Madame de Maintenon qu’elle traita tour à tour d’ « ordure », de « guenon » et de « ripopée  », avec un certain sens poétique, la ripopée étant ce mélange de vins qu’effectuent les cabaretiers avec les fonds de bouteilles. Non seulement la marquise de Maintenon n’eut pas que des amis de son vivant, mais elle fut, bien après son décès, victime d’assassins féroces tels que Michelet : « Elle eut un sobre esprit négatif, toute réserve, blâmant sans blâmer, qui séchait et stérilisait  ». La légende l’avait transformée en bigote, et l’accusa même d’avoir encouragé la révocation de l’édit de Nantes.
C’est à l’occasion du tricentenaire de sa mort que le château de Versailles consacre une exposition à celle qui fut presque reine (ill. 1), « parlant comme une personne qui ne prétend rien, qui ne montre rien, mais qui imposait beaucoup [2] ». Les commissaires dressent un portrait plus juste de cette femme qui occupa une place «  unique au monde [3] », favorite officielle, épousée en secret.

De la première antichambre au grand cabinet, le parcours chronologique se déploie dans les appartements que Madame de Maintenon occupa à Versailles entre 1680 et 1715, certes modestes, mais proches de ceux du roi, le prestige de l’apparat cédant le pas à celui de la proximité. Les lieux ont beaucoup changé avec le temps, modifiés par les hôtes successifs du château et notamment par Louis-Philippe qui entreprit d’aménager les galeries historiques. Il ne reste donc pas de mobilier, ni même de décor. Cette exposition a néanmoins donné l’occasion de reconstituer les soieries des murs, travail confié à Tassinari et Chatel et réalisé à partir de l’inventaire de 1708 du Garde-Meuble de la Couronne. Le catalogue développe et complète chacune des sections de l’exposition et accompagne toutes les œuvres de notices détaillées.

2. Attribué à Pierre Mignard (1612-1695)
Françoise d’Aubigné, veuve Scarron et les deux premiers enfants du roi et de Madame de Montespan
Huile sur toile
Maintenon, château de Maintenon
Photo : Christophe Fouin
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Lorsque Françoise d’Aubigné naquit à Niort, son père, criblé de dettes, était en prison. Après un périple aux Antilles, elle fut contrainte à faire la manche à la Rochelle et fut finalement prise en charge par sa marraine, qui veilla à l’éloigner de l’influence protestante d’une partie de sa famille en l’envoyant chez les Ursulines. Puis cette petite-fille d’Agrippa d’Aubigné épousa le poète Paul Scarron en 1652, passant ainsi des Tragiques au Roman comique [4]. Scarron était infirme…

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