Contenu abonnés
Deux autres peintures de Bouguereau restaurées à Saint-Vincent-de-Paul
24/9/24 - Restauration - Paris, église Saint-Vincent-de-Paul - Difficile de ne pas remarquer l’église qui se dresse place Franz-Liszt dans le dixième arrondissement de Paris, peu de passants pourtant s’arrêtent pour admirer les chefs-d’œuvre qu’elle renferme. Construite en 1844 par Hittorff, Saint-Vincent-de-Paul arbore sur sa façade un décor de plaques de lave émaillée créées par Jules Jollivet (voir la brève du 17/6/11). À l’intérieur, une procession de cent-soixante saints, peints par Hippolyte Flandrin entre 1848 et 1853, s’avance dans la nef vers le Christ en majesté trônant sur la voûte de l’abside, œuvre de François Edouard Picot. Des peintures murales qui auraient bien besoin d’une restauration. Sur le maître-autel s’élève un calvaire de François Rude.
La chapelle axiale consacrée à la Vierge abrite une sculpture d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse, tandis que sur les murs sont déclinés les épisodes de la vie de Marie, peints sur toile par William Bouguereau entre 1881 et 1889 : Le Mariage de la Vierge, L’Annonciation, La Visitation, L’Adoration des Bergers, L’Adoration des Mages, La Fuite en Égypte, Le Christ rencontre sa mère, La Vierge au pied de la Croix.
Ces peintures ont souffert de l’humidité, mais aussi de la fumée et de la chaleur dégagées par les cierges. Encrassées, noircies, elles étaient devenues invisibles ou presque. Une première restauration en 2023 a rendu leurs couleurs à La Visitation et à La Nativité (voir la brève du 11/7/23). Deux autres compositions ont retrouvé leur lisibilité depuis le mois de juillet : L’Adoration des Mages et La Fuite en Égypte. On peut désormais admirer le contraste entre ces compositions : l’une met en scène un grand nombre de personnages richement vêtus, avec à l’arrière plan un paysage urbain, l’autre beaucoup plus épurée se réduit à trois figures perdues dans une nature aride. Pour l’âne comme pour l’agneau de L’Adoration des Bergers, Bouguereau travailla d’après nature, grâce à Rosa Bonheur. Celle-ci…