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Deux assiettes impériales rejoignent les collections nationales
- 1. Manufacture impériale de Sèvres et Jean-François Robert (1778-1855)
Assiette du « service particulier de l’Empereur », 1808
Porcelaine dure - 24,5 cm
En cours d’acquisition par le Musée Napoléon Ier du château de Fontainebleau
Photo : Fraysse - Voir l´image dans sa page
11/11/22 - Acquisitions - Fontainebleau, Musée Napoléon et Paris, Musée du Louvre - Les hasards du marché de l’art font parfois le bonheur des institutions publiques et c’est ainsi que deux assiettes du mythique « service particulier de l’Empereur » Napoléon Ier peuvent rejoindre Fontainebleau et le Louvre à quelques mois d’intervalle ! La première d’entre elles (ill. 1) devait être proposée par Me Fraysse à l’hôtel Drouot en juillet dernier mais fut retirée de la vente en vue de faire l’objet d’une acquisition de gré à gré qui devrait être finalisée d’ici la fin de l’année [1] grâce au soutien du ministère de la Culture à travers le Fonds du Patrimoine. Destinée à rejoindre les vitrines du Musée Napoléon Ier, elle montre une scène emblématique du pillage artistique opéré par les armées révolutionnaires : l’enlèvement des célèbres chevaux de la basilique Saint-Marc de Venise, eux-même saisis par les armés vénitiennes durant le sac de Constantinople en 1204. Ces quatre grands bronzes antiques ornèrent ensuite la façade de l’église vénitienne, comme on le voit dans l’épisode peint à Sèvres par le peintre Jean-François Robert d’après une gravure publiée en 1806 dans les Tableaux historiques des campagnes d’Italie depuis l’an IV jusqu’à la bataille de Marengo. Passés d’une capitale impériale à une autre, les chevaux de Saint-Marc gagnèrent ensuite le palais du Louvre où ils furent d’abord installés dans la cour du Carrousel avant d’être réunis en quadrige - comme lorsqu’ils décoraient l’hippodrome de Constantinople - et placés au sommet de l’arc de triomphe du Carrousel en 1810. Naturellement revenus dans la cité des doges à l’issue du Congrès de Vienne, ces statues antiques furent donc françaises entre 1797 et 1815, constituant une prise de choix pour démontrer la supériorité militaire et artistique française sur l’Europe entière, l’armée napoléonienne ayant porté un coup fatal à la vieille République de Venise, thalassocratie oligarchique affaiblie.
- 2. Manufacture impériale de Sèvres et Jean-Claude Rumeau (1777-1839)
Assiette du « service particulier de l’Empereur », 1808
Porcelaine dure - 23,5 cm
Préemptée par le Musée du Louvre
Photo : Drouot Estimations - Voir l´image dans sa page
Quelque temps plus tard, l’apparition d’une nouvelle assiette (ill. 2) du service particulier de l’Empereur créait à nouveau la surprise, d’autant que son thème en faisait un pendant presque idéal : à l’enlèvement des chevaux de la basilique Saint-Marc à Venise succédait une visite au Louvre garni de prises de guerre, peinte à Sèvres par le peintre Jean-Claude Rumeau ! Préemptée chez Drouot Estimations le vendredi 4 novembre, celle-ci venait d’être adjugée…