- L’église de Gesté dans l’après-midi du 19 juin 2013
Photo : D. R. - Voir l´image dans sa page
20/6/13 - Patrimoine - Gesté, église - Alors que la nef néoclassique de l’église est désormais détruite, comme le montre la terrible photo que nous ont envoyée les membres de l’association Mémoire vivante du patrimoine gestois, la démolition de l’église a été stoppée pour deux mois, car il faut maintenant sécuriser la crypte et désamianter les murs ! Cela prouve de manière éclatante la précipitation de la mairie, qui veut mettre tout le monde devant le fait accompli sans même attendre le jugement en référé prévu le 8 juillet.
Par chance, cette partie de l’édifice était de loin la moins intéressante du point de vue artistique. Une architecture très simple qu’il devrait être possible de reconstruire sans difficulté, au moins son aspect extérieur, afin de rétablir les volumes.
D’ici deux mois, plusieurs actions sont possibles : d’une part, continuer la mobilisation sur internet (Twitter est un outil d’information efficace et une pétition vient d’être mise en ligne sur Avaaz). D’autre part, sur le plan judiciaire : outre le référé en cours, la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF) fait étudier actuellement par son avocat comment la municipalité a pu commencer cette destruction malgré le jugement du tribunal administratif. On sait que le maire affirme ne pas avoir besoin de permis de démolir, qu’il a pourtant demandé et qui a été invalidé. Alexandre Gady nous a à nouveau confirmé que si cette destruction est illégale, comme beaucoup le pensent, le maire, et sans doute le préfet qui l’a laissé faire alors qu’il est le garant de l’ordre public, devront rendre des comptes devant la justice.
Nous suivrons bien entendu de près cette triste affaire. Rappelons que nous nous sommes rendu sur place en 2007 et que nous avons pu constater la beauté de cet édifice et la manière dont il s’inscrit magnifiquement dans le paysage. Nous affirmons que sa non protection (qui s’est jouée à une seule voix en commission) est une erreur majeure de la DRAC. Il n’est pas (encore) trop tard pour protéger la partie néo-gothique comme le demande la pétition.
Signalons enfin que certains, sur les réseaux sociaux notamment, profitent de ce combat patrimonial pour prendre des positions politiques extrêmes qui nous sont totalement étrangères. Il ne s’agit pas davantage d’une guerre de religion. Les vandales sont de droite comme de gauche, et les défenseurs du patrimoine se trouvent également dans les deux camps. Nous avouons d’ailleurs ne pas connaître la couleur politique du maire de Gesté (dans les petites villes, il est fréquent qu’ils n’en aient pas) et celle-ci nous est absolument indifférente. Notre combat, nous l’avons dit, est uniquement patrimonial et il est le même que celui pour la sauvegarde des Serres d’Auteuil, les bâtiments de la rue de Rivoli ou la Halle Freyssinet…