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Della Robbia et autres actualités du château de Montal
24/7/24 - Exposition, restauration, acquisition - Saint-Jean-Lespinasse, Château de Montal - L’une a l’air un brin sévère, sinon revêche, l’autre se pâme, languide et dénudée. Malgré leurs différences, les portraits de Jeanne de Balsac et de Marie Fenaille vivent en bonne intelligence au château de Montal (ill. 1 et 2), sans doute parce que les personnalités qu’ils représentent ne se sont jamais croisées ; toutes deux furent châtelaines du lieu à quelques siècles d’écart.
- 1. Émile Matruchot
Buste de Jeanne de Balsac, 1908-1909
Pierre - 90 x 94 x 33 cm
Saint-Jean-Lespinasse, Château de Montal
Dépôt du Musée du Louvre
Photo : bbsg - Voir l´image dans sa page
Femme de tête et veuve indépendante, Jeanne de Balsac obtint le droit d’élever seule ses cinq enfants. Éduquée dans la culture humaniste, elle entreprit en 1519 de faire construire Montal à partir de modèles italiens. Le décor du monument mêle les références antiques et mythologiques à l’histoire de la famille qui fut ponctuée de morts tragiques, durant les guerres d’Italie notamment, menées par François Ier. Le ressentiment de Jeanne pour le roi se devine d’ailleurs dans certains détails iconographiques.
- 2. Auguste Rodin (1840 -1917)
Buste de Marie Fenaille à la tête rejetée en arrière (avec drapé)
Terre cuite - 33 x 30,6 x 17,8 cm
Saint-Jean-Lespinasse, Château de Montal
Dépôt du musee Rodin
Photo : Jerome Manoukian - Voir l´image dans sa page
Son portrait exposé dans le parcours permanent est une copie réalisée par un praticien d’Auguste Rodin, Émile Matruchot. L’original ornait la façade de la cour aux côtés d’autres bustes de la famille, mais l’ensemble du décor fut démonté (ill. 3) par un propriétaire peu scrupuleux – un vandale, en d’autres termes moins euphémiques – qui le dispersa dans plusieurs ventes en 1881 et 1903 ; et le portrait de Jeanne se retrouva au musée de Berlin.
Maurice Fenaille, riche industriel et généreux mécène qui acheta Montal en…