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De Seurat à Matisse, Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme
Le Cateau-Cambrésis, Musée départemental Matisse, du 11 mars au 10 juin 2012
Mort prématurément et sans enfants, Henri Edmond Cross, bien qu’il fût l’un des piliers du néo-impressionnisme, souffrit d’un relatif oubli. C’est son rôle - majeur - dans la libération de la couleur qu’analyse la nouvelle exposition du Musée Matisse, au Cateau-Cambrésis, auparavant visible au musée Marmottan entre octobre 2011 et février 2012, avec quelques variantes toutefois. Car si la présentation catésienne confronte, comme à Paris, les œuvres de Cross avec celles des artistes qu’il a côtoyés tout au long de sa vie, elle reste centrée sur l’œuvre du peintre avant tout, et s’achève logiquement sur la relation de Cross avec Matisse, révélant l’influence qu’ils exercèrent l’un sur l’autre. Le parcours chronologique mène donc le visiteur des prémices du néo-impressionnisme à la naissance du fauvisme. L’ouvrage, très complet, publié à cette occasion, fruit d’une collaboration entre les deux musées, est en français et en anglais et comporte une chronologie détaillée de la vie de l’artiste ; il ne se présente malheureusement pas sous la forme d’un catalogue stricto sensu, les œuvres servant d’illustrations aux essais.
- 1. Henri Edmond Cross (1856-1910)
Calanque des Antibois, 1891-1892
Huile sur toile - 65,1 x 92,3 cm
Washington, National Gallery of Art
Photo : John Hay Whitney Collection
National Gallery of Art, Washington - Voir l´image dans sa page
L’exposition commence par un film sur l’artiste ; dans la même salle, des panneaux rappellent aux visiteurs la différence entre impressionnisme, néo-impressionnisme et fauvisme, tandis qu’une installation pédagogique fournit une explication très claire du divisionnisme, fondé sur l’emploi de couleurs juxtaposées pour créer des mélanges optiques, selon la théorie des complémentaires et du contraste simultané des couleurs.
Cross s’appelait en réalité Henri-Edmond Delacroix, un nom lourd à porter pour un peintre, qu’il choisit tout simplement d’angliciser. Ses premiers tableaux sont peints avec réalisme…