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De l’Allemagne au Louvre et de sa politique d’acquisitions

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L’acquisition récente par le département des peintures du Louvre d’un tableau allemand vu à la Tefaf de Maastricht sur le stand de la galerie américaine 19C est un mystère que nous n’avons pas réussi à expliquer, malgré les réponses que le musée a faites à nos questions. Car cette acquisition est surprenante à plus d’un titre, et nous ne sommes pas les seuls à le penser.
Le Louvre a indiscutablement vocation, pour la peinture ancienne et du XIXe siècle (au moins jusqu’à la coupure chronologique de 1848, qui n’a pas grand sens et est appliquée beaucoup trop strictement), à montrer tous les pays et toutes les époques.
Mais lorsqu’il s’agit d’une école étrangère encore insuffisamment représentée, en l’occurrence la peinture allemande du XIXe siècle, il conviendrait lorsque l’on achète, de le faire avec discernement, et selon des principes clairs. Ça ne nous paraît pas le cas de cette acquisition.


1. Johann Richard Seel (1819-1875)
Portrait de Betty Josefine Jacobine Bloem et Friderike Luisa Bloem, 1841
Huile sur toile - 108 x 87 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Gallery 19C
Voir l´image dans sa page

Présentons d’abord l’œuvre. Il s’agit d’un tableau de Johann Richard Seel (ill. 1), dont nous avouons modestement, comme sans doute beaucoup de nos lecteurs, avoir découvert l’existence à cette occasion. Il date de 1841 et représente le portrait de deux sœurs. La peinture, qui possède des échos de l’art nazaréen, est plus étrange que belle. Certes, il s’agit d’un avis subjectif. Mais ce qui est objectif, c’est qu’il s’agit d’une œuvre d’un peintre allemand mineur qui n’était même pas présent dans la grande exposition sur la peinture de l’école de Düsseldorf (voir l’article). Il n’a d’ailleurs d’entrée Wikipedia qu’en allemand, et même celle-ci, qui peine à donner beaucoup de références bibliographiques, est assez succincte.

Nous défendons souvent les artistes méconnus, parfois aussi intéressants que ce qu’on appelle les phares. Mais pour un musée dont les lacunes dans l’art allemand de la première moitié du XIXe siècle sont aussi criantes que le Louvre, était-il bien nécessaire d’acheter un tel tableau, et ne devrait-il pas d’abord se concentrer sur les peintres les plus représentatifs de cette école ?
Pour être le plus transparent possible dans cet article très critique, nous publions en note l’intégralité des questions [1] que nous lui avons posées et les réponses qu’il nous a apportées [2], et nous expliquerons pourquoi ses arguments ne nous semblent vraiment pas convaincants.

Tout d’abord, nous l’avons interrogé sur la politique d’acquisition globale du musée, et bien sûr du département des peintures. S’il ne nous a par répondu sur ce point précis, se contentant de nous parler de la peinture allemande, cette politique est connue grâce au Projet Scientifique et Culturel du musée accessible en ligne ici.
La première ligne, qui est de « renforcer les points forts », ne peut ici être invoquée, la peinture allemande du XIXe…

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