Constant Pape, la banlieue post-impressionniste

Tous les chemins mènent à Rome, les artistes le savent. Et pourtant, malgré son nom qui sonnait comme une invitation, Constant Pape choisit de rester dans la banlieue parisienne. Il en diffusa des vues champêtres, peignant les paysages de Meudon, de Clamart et d’Issy-les-Moulineaux. Beaucoup de ses œuvres sont conservées dans des collections privées ou bien dans les mairies. Le musée d’Issy-les-Moulineaux rend justice à ce petit maître oublié en réunissant des tableaux rarement vus autour des trois que la ville conserve. L’exposition sera ensuite accueillie - avec quelques changements dans le choix des œuvres- par le Musée d’art et d’histoire de Meudon. C’est à Meudon justement que Pape naquit, grandit et côtoya les peintres de plein air venus poser leur chevalet non loin de la guinguette de ses parents. Parmi eux, deux élèves de Camille Corot, Louis Français et Antoine Guillemet, exercèrent une influence sur le jeune artiste qui les considéra comme ses maîtres. Il s’en démarqua néanmoins par une touche plus libre, plus vibrante et un intérêt notable pour les effets de lumière. Sans doute s’est-il souvenu de l’œuvre de Guillemet Paris vu de la butte des Moulineaux lorsqu’il peignit les sentiers des Brillants de Meudon en 1913 (ill. 1). La composition, qui reçut une médaille d’or au Salon, entraîne le regard vers l’arrière-plan, où coule la Seine en contrebas avec le viaduc d’Auteuil ; la colline de Chaillot est reconnaissable grâce aux tours de l’ancien palais du Trocadéro construit par Bourdais et Davioud pour l’Exposition universelle de 1878.

1. Constant Pape (1865-1920)
Les Brillants, Meudon, 1913
Huile sur toile - 216 x 173 cm
Issy-les-Moulineaux, collections municipales, Hôtel de Ville
Photo : Ville d’Issy-les-Moulineaux

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Constant Pape ne reçut pas de formation académique, mais suivit le cours supérieur de dessin de la Ville de Paris dirigé par Auguste Truphème. Il exposa régulièrement au Salon de la…