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Comme le rêve, le dessin
Paris, Musée du Louvre et Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, terminée le 16 mai 2005.
Confronter les œuvres d’art à la psychanalyse ou à la philosophie n’est pas une démarche nouvelle au Louvre. En parallèle à des expositions d’histoire de l’art classique et parfois très spécialisées comme récemment Primatice ou Jacopo Ligozzi, le musée a ouvert ses portes depuis une quinzaine d’années à d’autres regards sous la férule de Régis Michel. On se rappelle les Parti pris de Jacques Derrida, de Peter Greenaway, de Julia Kristeva (qui mêlaient des dessins anciens et des dessins d’artistes contemporains de premier plan) ou les propres expositions de Régis Michel. Ce type de manifestation, lorsqu’elle est intelligemment réalisée, peut ouvrir des champs nouveaux. Elle trouve sa légitimité dans le talent de celui qui la fait. Mais ici le pédantisme fait office de réflexion et plonge le visiteur dans un abîme de perplexité. Dans l’incapacité d’expliquer ou de résumer l’idée qui sous-tend cette présentation, on reprendra le texte donné par les panneaux explicatifs : « L’hypothèse sur laquelle repose cette exposition est que l’esquisse n’est pas le moment inaugural du dessin, mais son terme [...] Parce que le moment préparatoire - du moins au sens académique - a disparu du dessin contemporain, celui-ci permet de regarder les dessins anciens sous un jour "définalisé". Lorsqu’on renonce à l’interpréter rétroactivement en terme de préparation, l’esquisse apparaît comme un champ de transformation généralisé et l’inachèvement non pas comme un manque, mais comme le signe d’une ouverture, d’un retour vers un état instable, non fixé de la représentation [...] De même que le rêve dont nous nous souvenons au réveil n’est que le rêve du travail du rêve, le dessin est le reste du travail du dessin. »
Si comparer l’art contemporain à l’art du passé, dans le cadre d’expositions thématiques, est parfaitement justifié et peut être riche d’enseignement, vouloir expliquer le dessin ancien à partir du dessin du XXe siècle est déjà plus problématique et quelque peu anachronique.
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