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Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse
22/10/24 Exposition - Paris, Musée Jacquemart-André - « Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder ». Le cardinal Scipion Borghèse l’avait compris bien avant Oscar Wilde. Aussi, lorsqu’une peinture lui plaisait, la prenait-il, tout simplement. Il désira passionnément la Déposition de Raphaël qui ornait la chapelle de la famille Baglioni, dans l’église San Francesco al Prato de Pérouse, alors il commandita son vol en en 1608. Aux fâcheux qui s’offusquèrent et récriminèrent, le pape répondit qu’il s’agissait d’une « affaire privée du cardinal. » Il faut dire que Paul V n’était autre que l’oncle de Scipion Borghèse, ceci explique cela. Et afin d’apaiser les esprits, le Saint-Père commanda deux copies de la composition, l’une à Giovanni Lanfranco, l’autre au Cavalier d’Arpin, tandis que l’original restait chez Scipion.
- 1. Michelangelo Merisi, dit le Caravage (1571-1610)
Garçon à la corbeille de fruits, vers 1595
Huile sur toile - 70 x 67 cm,
Rome, Galleria Borghese
Photo : Galleria Borghese/Mauro Coen - Voir l´image dans sa page
Avoir le sens de la famille est une qualité inhérente au « népotisme » ; le mot d’ailleurs, dérivé de nepos en latin, nipote en italien, désignait à l’origine le favoritisme dont bénéficiait le neveu d’un pape, obtenant de lui des titres ecclésiastiques et diverses donations.
Quand Camille Borghèse devint pape en 1605 sous le nom de Paul V, il nomma cardinal Scipion Caffarrelli dans la foulée, l’autorisa à prendre le nom des Borghèse et lui rendit par la suite quelques menus services. Giuseppe Cesari dit le Cavalier d’Arpin fit les frais de ces bonnes grâces, lui qui était un peintre renommé, mais aussi un collectionneur. Il possédait une centaine de tableaux et un bel ensemble d’arquebuses qui fournirent le prétexte idéal à la famille Borghèse : accusé de détenir illégalement des armes à feu, il se vit confisquer ses biens par les gardes pontificaux, puis le pape prit soin de confier ses 107…