Contenu abonnés

Cecco del Caravaggio

4 4 commentaires Toutes les versions de cet article : English , français

Bergame, Accademia Carrara, du 28 janvier au 4 juin 2023.

L’exposition Batistello Caracciolo à Naples l’an dernier, que nous avions eu la chance de voir mais sur laquelle nous n’avions pas écrit, Theodoor Rombouts à Gand (voir l’article), bientôt Finson à Marseille que l’on attend impatiemment et maintenant Cecco del Caravaggio… Le caravagisme est riche ces dernières années de nombreuses rétrospectives qui permettent de clarifier un peu un sujet qui demeure encore complexe tant le nombre d’artistes est grand, et non moins importante la quantité de tableaux anonymes ou d’attributions discutées. Parmi les historiens de l’art les plus actifs, qui contribuent à rendre plus compréhensible la nébuleuse caravagesque, figure incontestablement Gianni Papi. Si celui-ci est célèbre pour avoir brillamment rendu à Ribera les œuvres du Maître du Jugement de Salomon, beaucoup de peintres ont bénéficié de ses recherches, et un autre a grâce à lui retrouvé son nom : Cecco del Caravaggio, dont il est aujourd’hui avéré et largement reconnu qu’il s’agit en réalité de Francesco Boneri.


1. Vue d’une salle de l’exposition Cecco del Caravaggio ;
à gauche La Décollation de saint Jean-Baptiste en collection privée ;
le Christ en croix (ill. 13) et Le Christ chassant les marchands du temple (ill. 12)
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

Jadis, on expliquait ce surnom car il aurait été un peintre « aveuglé » (« cecco » signifiant « aveugle ») par la manière de Caravage. Si le caravagisme de Francesco Boneri est évident, Cecco était en réalité le diminutif de Francesco. Il s’agissait donc du « Francesco du Caravage », non seulement parce qu’il entra très jeune dans son atelier, mais aussi parce qu’il y fut son amant comme Papi le déduit des archives de l’époque, un point qui ne semble guère discutable. L’hypothèse que la figure de Francesco soit celle que l’on voit dans de nombreux tableaux du maître ne l’est pas davantage : peut-être dès Le Martyre de saint Matthieu où il serait l’enfant qui s’enfuit de terreur à droite, jusqu’au David dans David tenant la tête de Goliath (Goliath étant Caravage lui-même) de la Galleria Borghese, en passant par le Cupidon de L’Amour vainqueur de Berlin.


2. Vue d’une salle de l’exposition Cecco del Caravaggio
De gauche à droite Jeune fille à la colombe, Homme au lapin (collection royale espagnoles), Saint François en prière en collection privée et le même sujet par un peintre proche de Cecco del Caravaggio, de la Galleria Estense
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

Un peintre dont on connaîtrait donc la figure très tôt, jusqu’à son autoportrait présent dans l’exposition, aux alentours de 1620, année où il disparaît des radars et des archives, peut-être parce qu’il meurt, ou parce qu’il se rend en Espagne, ou encore qu’il retourne dans sa région natale à Bergame, toutes ces possibilités étant explorées par Gianni Papi dans son excellent essai introductif.
Mais un peintre qu’on connaît en réalité très mal : on ne sait quand il…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.