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Une exposition Brancusi grâce aux travaux à venir du Centre Pompidou
18/5/24 - Exposition - Paris, Centre Georges Pompidou - Les lycéens devraient réviser leur Bac de philo au Centre Pompidou où l’exposition consacrée à Constantin Brancusi (ill. 1) leur permettrait d’aborder plusieurs questions de la philosophie de l’art, autrement appelée esthétique. La première d’entre elles est sans doute : qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Brancusi la pose indirectement, lui qui accordait autant d’importance à ses sculptures qu’à leurs piédestaux, au point de transformer certains socles en œuvres autonomes. Conçue à partir d’un même module inlassablement répété, la Colonne sans fin (ill. 2), qu’il installa dans le jardin du photographe Edward Steichen à Voulangis en 1926, est ainsi dérivée d’un support en bois.
- 1. Constantin Brancusi (1876-1957)
La Muse endormie, 1910
Bronze poli - 16 x 27,3 x 18,5 cm
Paris, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne
© Succession Brancusi - Adagp, Paris 2024
Photo : Centre Pompidou, Mnam-Cci/Adam Rzepka/RMN-GP - Voir l´image dans sa page
Une œuvre d’art est-elle identifiée comme telle par celui qui la regarde ? Cela n’a rien d’évident. En 1926 L’Oiseau dans l’espace (ill. 3) appartenant à Steichen fut bloqué par les douanes américaines qui soupçonnaient Brancusi de présenter cet objet métallique manufacturé comme une création artistique dans le seul but de ne pas payer les taxes d’importation. L’affaire finit devant le tribunal, et ce qu’on appela le « procès de l’art moderne » se déroula entre 1927 et 1928. Brancusi en sortit vainqueur, le juge reconnaissant qu’« une école d’art dite moderne s’est développée dont les tenants tentent de représenter des idées abstraites plutôt que d’imiter des objets naturels ».
- 2. Vue de l’exposition « Brancusi » au Centre Pompidou
La Colonne sans fin
© Adagp Paris 2024
Photo : Centre Pompidou/A. Laurans - Voir l´image dans sa page