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Berthe Morisot à Nice. Escales impressionnistes

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Nice, Musée des Beaux-Arts Jules-Chéret du 7 juin au 29 septembre 2024.

« Impression Morisot », Gênes, Palazzo Ducale, du 11 octobre 2024 au 23 février 2025.

« Rien ne me retient ici. La société y est atroce, mon hôtel est peuplé de femmes sans maris qui ne rachètent pas par leur élégance l’étrangeté de leur situation [1] ». Et que dire de tous ces hivernants fortunés venus chercher le doux climat de la Riviera : leurs sollicitations l’empêchent de travailler, elle qui rechigne aux mondanités. Malgré tout, Berthe Morisot aima Nice. Au point d’y revenir. Elle envisagea même d’acheter une villa sur les crêtes de Cimiez. Ce sont ces deux séjours, au cours des hivers 1881-1882 et 1888-1889, que décortique le Musée des Beaux-arts niçois Jules-Chéret [2].
Encore une exposition sur Berthe Morisot ? Femme et impressionniste, elle occupe en effet le devant de la scène depuis plusieurs années. Une rétrospective lui a été consacrée à Marmottan en 2012, une autre au musée d’Orsay en 2019, et cette année, de nouveau, Marmottan présentait une sélection de ses œuvres, s’arrêtant cette fois-ci sur son goût pour le XVIIIe siècle. Elle est apparue en outre dans plusieurs expositions organisées par des musées désormais soucieux de valoriser les artistes féminines (avec des résultats parfois contestables).


1. Berthe Morisot (1841-1895)
La Plage de Nice, 1882
Huile sur toile - 46,5 x 56 cm
Collection particulière
Photo : bbsg
Voir l´image dans sa page

Néanmoins, les deux commissaires du musée Jules-Chéret, Johanne Lindskog et Marianne Mathieu, ont trouvé de nouvelles choses à dire et de nouvelles œuvres à voir - issues pour beaucoup de collections particulières - qui témoignent de l’importance de Nice dans l’art du peintre. L’étude méticuleuse de ses carnets et de ses dessins dispersés a révélé des projets méconnus de l’artiste, tandis que l’analyse de sa correspondance est riche en enseignement. Dans le catalogue, un carnet de croquis niçois resté inédit est publié in extenso et les lettres liées à la région de Nice sont intégralement retranscrites.

Cette exposition propose d’élargir le cadre des œuvres afin de dévoiler ce qui est hors champ : il s’agit à la fois d’évoquer le contexte artistique, social et familial dans lequel Morisot a créé, et d’expliquer ce qu’elle a voulu capter sur la toile en révélant justement ce qu’elle a choisi de ne pas montrer. Le parcours s’ouvre ainsi sur la Plage à Nice peinte en 1882 (ill.1). L’artiste n’a pas vraiment représenté la mer, ni la ville, ni même la plage. Où donc la scène se situe-t-elle précisément ? Le cadrage resserré coupe les indices éventuels. La peinture est confrontée à une photographie ancienne, reproduite en grand sur la cimaise, qui permet d’identifier les différents éléments de la composition : la porte verte à droite est l’une des cabines octogonales des Bains Georges ; à gauche apparaît un treuil de halage pour les embarcations de pêcheurs, au fond, les escaliers mènent à la promenade des Anglais. Berthe Morisot a totalement ignoré le chantier entrepris juste à côté, la construction sur pilotis du casino de la Jetée-Promenade qui fut…

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