- Séance de trampoline au Petit Palais (!)
lors d’une journée de promotion
pour les JO à Paris, le 24 juin 2017
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
La Tribune de l’Art pratique un journalisme engagé, comme nous l’avons toujours dit. Non pas engagé au sens politicien, mais engagé dans la cause de la défense du patrimoine et des musées. Nous ne faisons pas de politique au sens où on l’entend aujourd’hui : nous avons toujours, depuis 17 ans, critiqué ou encensé aussi bien des élus de droite que de gauche.
C’est pour cette raison que nous nous sommes, depuis le début, opposés aux Jeux Olympiques organisés à Paris (et sur le fond, sur les Jeux Olympiques où qu’ils soient). Car cet événement qui ne célèbre en réalité que l’argent et où le sport ne sert que de prétexte à de gros intérêts financiers, est aussi une menace pour le patrimoine et l’environnement comme nous avons pu le constater déjà à plusieurs reprises (voir nos articles). On ne rappellera ici qu’un exemple : la destruction des Serres d’Auteuil (voir nos articles) a été rendue possible aussi par la perspective des Jeux Olympiques.
Les JO ne sont pas qu’une menace directe contre le patrimoine. Ils sont aussi un danger indirect en monopolisant des sommes énormes, autant d’argent en moins pour des actions d’utilité publique, parmi lesquelles celles en faveur des monuments historiques et des musées.
Nous étions opposés aux Jeux Olympiques avant la crise du Covid-19, nous le sommes encore davantage aujourd’hui. Comme le démontrent toutes les études sur le financement des Jeux, ceux-ci, même en temps normal, pulvérisent leur budget. Nous renvoyons vers cet article de La Croix qui montre que depuis 1988, tous les JO ont dépassé leur budget initial, la plupart de deux fois, et ceux de Pékin plus de 12 fois (!). Comment croire que les JO à Paris ne coûteront que 7 milliards d’euros, un montant pourtant déjà colossal ? La ministre des Sports prévoit déjà un dépassement tout en défendant (cela ne s’invente pas) la « notion d’économie » de ces Jeux.
Non seulement le coût va exploser, mais les conséquences économiques de la crise vont rendre encore plus difficile de les financer. Moins d’argent, plus de dépenses, comment peut-on accepter de se ruiner pour un événement comme celui-ci ?
La période qui s’ouvre nécessite donc, une fois de plus, de s’interroger sur la pertinence de l’organisation de Jeux Olympiques, une compétition dont d’ailleurs presque plus aucun pays ne veut (on se rappelle que Paris a « gagné » par défaut, toutes les autres villes candidates s’étant rétractées). Depuis des années, l’association Non aux JO 2024 milite contre cette folie. Elle vient de lancer une pétition cosignée avec diverses associations, parmi lesquelles Sites & Monuments. La Tribune de l’Art soutient cette pétition, et nous invitons nos lecteurs à la signer en nombre. La crise actuelle est un cas de force majeure et il est peut-être temps de changer quelques habitudes. Ne laissons pas le Comité International Olympique régner en maître.