Assemblée nationale : la résistance s’organise

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1. Visuel diffusé par l’Assemblée nationale montrant le
nouveau bâtiment construit à droite de la colonnade
© Moatti & Rivière
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25/6/25 - Patrimoine - Paris, Assemblée nationale - Depuis que dimanche dernier, via les réseaux sociaux, la nouvelle d’une construction par l’Assemblée nationale d’un bâtiment en verre, à droite de la colonnade, a été dévoilée, et depuis la publication de notre article, les choses sont allées très vite. La gravité du projet et l’opacité de celui-ci (paradoxale quand il met en avant, justement, le concept de transparence…) a incité l’association Sites & Monuments, sur tous les fronts de la défense du patrimoine, à prendre deux décisions. D’une part le lancement d’une pétition, d’autre part d’attaquer le permis de construire dès que celui-ci sera accordé, si par malheur il devait l’être.

Une pétition donc. Une de plus diront certains. Mais il s’agit incontestablement d’un moyen de mobilisation souvent très efficace, ne serait-ce que pour obtenir une visibilité dans les médias. Par ailleurs, il arrive plus fréquemment qu’on ne le croit que les pétitions fassent bouger les choses. La Tribune de l’Art n’a pas vocation à lancer en permanence ce type d’action, et nous sommes pour l’instant suffisamment occupés à faire vivre celle concernant les vitraux de Notre-Dame (qui approche des 300 000 signatures, mais ne les atteint pas encore). Mais évidemment, nous soutenons totalement celle que vient de lancer l’association et nous nous y associons. Nous invitons tous nos lecteurs, et tous les signataires de celle sur les vitraux, à la signer. Une pétition, pour fonctionner, doit concerner un sujet suffisamment important et mobilisateur. Celui-ci en est un, nul doute qu’elle saura prospérer.


2. Visuel publié par (Le Figaro} montrant le
nouveau bâtiment construit à droite de la colonnade
© Moatti & Rivière
Voir l´image dans sa page

Nous ne connaissons pas encore la position du ministère de la Culture qui nous a assuré découvrir cette affaire. On peut au moins penser qu’elle le gênera. Car celui-ci multiplie actuellement les protections monuments historiques et est très impliqué dans la création d’un grand site patrimonial remarquable dans les sept premiers arrondissements de Paris et dans la zone patrimoine mondial de l’Unesco. Comment pourrait-il, au même moment, accepter que dans un lieu déjà inclus dans ces deux types de zone (l’Assemblée nationale se trouve dans le site patrimonial remarquable du VIIe arrondissement, qui plus est l’arrondissement dont la ministre de la Culture est la maire), on puisse faire à ce point n’importe quoi ?

L’Assemblée nationale, qui se veut « transparente », n’avait diffusé qu’un seul visuel. L’agence d’architecture, que nous avons contactée, ne nous en a pas envoyé d’autres, mais on en trouve dans un article que vient de publier Le Figaro (ill. 2). Elle se lit aussi dans l’argumentaire que nous a transmis l’agence Moatti & Rivière, seul élément qu’elle nous a fournie quand nous lui demandions notamment d’autres images. On y lit par exemple que : « Face à cette monumentalité [de la colonnade] notre projet incarne d’abord un geste de bienvenue. L’entrée par la Cour du Pont en est la promesse. Elle offre aux visiteurs la puissance d’une invitation » ou encore que « L’ondulation de la façade du pavillon convoque le rythme classique des colonnades [et] promet une expérience et une initiation ». Quant aux « quatre piliers de verre » (sic), ils « portent aux yeux de tous les quatre principes de la République : "Indivisible, Laïque, Démocratique et Sociale" » ;
Sic encore.

Signez la pétition et renvoyez les quatre piliers de verre dans les cartons à dessin dont ils n’auraient jamais dû sortir.

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