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Antonio Verrio. Chroniques d’un peintre italien voyageur (1636-1707)
Toulouse, Musée des Augustins, du 27 mars au 27 juin 2010.
- 1. Antonio Verrio (1636-1707)
La Transverbération de sainte Thérèse
Huile sur toile - 360 x 250 cm
Toulouse, église Saint-Exupère
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Antonio Verrio. Le nom de ce peintre n’est guère connu, et pourtant il fit une carrière internationale qui l’amena à devenir le peintre du roi d’Angleterre Charles II et à couvrir de peintures murales maintes demeures britanniques, dont le château de Windsor. Si plusieurs de ses décors ont été détruits, d’autres sont conservés qui n’ont curieusement pas vraiment contribué à sa popularité.
Pourquoi cet artiste fait-il aujourd’hui l’objet d’une exposition au Musée des Augustins de Toulouse, entre l’exposition-dossier et la rétrospective ? Car cette ville, où l’artiste travailla pendant cinq ans de 1665 à 1670, conserve trois œuvres importantes de sa main. L’une, La Transverbération de sainte Thérèse (ill. 1), grande pala au sujet éminemment baroque, se trouve à l’église Saint-Exupère ; une autre, l’une de ses compositions les plus ambitieuses, représentant Le Mariage de la Vierge, appartient au Musée des Augustins et fut peinte comme le précédent pour les Carmes Déchaussées ; la troisième enfin, Saint Félix de Cantalice, justifierait à elle seule l’exposition en raison de l’extraordinaire restauration dont elle vient de bénéficier.
Cette toile, peinte pour l’église de Capucins, a en effet été victime avant 1999 dans les réserves du musée d’un important dégât des eaux qui semblait avoir définitivement ruiné toute la partie basse. Les photos avant restauration sont éloquentes (ill. 2). Plus rien ou presque n’était discernable de la marche au premier plan (un élément de composition qu’on retrouve souvent chez l’artiste), des plis de la robe de bure ou du sac du saint que l’on voyait sur une photographie ancienne.