Une souscription pour restaurer l’abbaye du Ronceray

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4/3/25 - Mécénat, restauration - Angers, Abbaye du Ronceray - La légende veut que des ronces enlaçaient le pied d’une statue de la Vierge retrouvée en 1527 dans la crypte de l’abbaye Notre-Dame de la Charité, qui fut désormais appelée abbaye du Ronceray. Fondée à Angers en 1028 par le comte d’Anjou, Foulques Nerra, et par son épouse, Hildegarde, elle était soumise à la règle de saint Benoît et accueillait des filles de la noblesse (ill. 1). Consacrée en 1119, son église est un chef-d’œuvre de l’art roman ; la nef, couverte d’une large voûte en berceau, est scandée de chapiteaux remarquables et ornée de peintures réalisées au milieu du XIIIe siècle, parmi lesquelles apparaissent les armoiries de Blanche de Castille. L’affluence des fidèles conduisit l’abbesse à faire construire au XIIe siècle l’église paroissiale de la Trinité, accolée à l’église abbatiale (ill. 1), caractéristique quant à elle du roman fleuri. De nombreux remaniements modifièrent l’abbaye par la suite, plus particulièrement au XVIIe siècle.


1. Vue de l’abbaye du Ronceray et de l’église de la Trinité à droite
Photo : Ville d’Angers
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Abandonnée après la Révolution, elle vit en 1813 son clocher s’effondrer sur le chœur et le transept sud. L’École des Arts et Métiers, installée sur le site depuis 1815, a logiquement modifié les lieux, avec l’ajout de bâtiments et d’ateliers. L’église abbatiale fut classée au titre des Monuments historiques en 1840, les bâtiments conventuels le furent en 1986. La ville d’Angers a fini par acheter l’ensemble en 1998, mais pour des raisons de sécurité, les lieux sont rarement accessibles au public, sinon à l’occasion des journées du patrimoine ou d’événements culturels ponctuels, si bien que ce joyau patrimonial reste encore aujourd’hui méconnu des Angevins.


2. Portail de la cour occidentale de l’abbaye du Ronceray
vu depuis la rue de la Censerie.
Le portail est composé de deux portes.
Photo : Ville d’Angers/J.M. Romet
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3. Portail de la cour occidentale
vu depuis l’abbatiale
Photo : Ville d’Angers/J.M. Romet
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L’ensemble est globalement en mauvais état. Le parvis est abîmé, le tuffeau érodé et les maçonneries disjointes. Des restaurations entreprises à la fin des années 1950 ont permis de sauver l’église grâce à une reprise structurelle des voûtes, l’installation d’une couverture, la reconstruction des murs et la reprise des sols. Mais ces travaux ont aussi eu des conséquences fâcheuses : la consolidation de l’édifice par une armature en béton et des coulis de ciment a entraîné l’arrivée de sels qui ont dégradé le tuffeau et les peintures murales. Le temps qui passe, les intempéries, mais aussi un manque d’entretien n’ont fait qu’empirer les choses.

Il a fallu attendre 2021 pour que la Ville d’Angers entreprenne de nouveaux travaux de restauration. Des études ont débuté en 2023 : les polychromies dans la nef et dans les bas-côtés ont été sondées, tandis que des fouilles archéologiques ont été menées sur le parvis Ouest. Une étude du sol a permis d’envisager l’installation d’un bâtiment d’accueil, tandis que la mise aux normes de l’ensemble du monument est en cours de préparation. Car l’objectif est bien d’ouvrir l’abbaye au public.


4. Portail Sud de l’abbaye du Ronceray
situé place de la Laiterie
Photo : Ville d’Angers/J.M. Romet
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5. Jules Rohard (dates inconnues)
Portail et à l’arrière plan façade ouest de l’abbatiale du Ronceray
Plume, aquarelle - 31 x 21,5 cm
Angers, Musée des Beaux-Arts
Photo : Musées d’Angers
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La première étape de cette vaste campagne de restauration concerne le portail sud donnant sur la place de la Laiterie, et le portail de la cour occidentale, sur la rue de la Censerie (ill. 2 à 5). Pour le portail ouest, il faudra reprendre les maçonneries, reconstituer l’édicule sommital et le fronton. Sur le portail sud, les restaurateurs se pencheront sur les pierres de tuffeau, le jointement et la consolidation des parements ; il faudra aussi restituer les pots à feu. Dans la cour, il est nécessaire de reprendre le sol.
Le coût de cette première phase s’élève à 400 000 euros. La Ville d’Angers en partenariat avec la Fondation du patrimoine, à lancé une souscription publique afin de récolter 80 000 euros. Les dons sont comme toujours déductibles.

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