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André Charles Boulle

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Chantilly, Musée Condé, du 8 juin au 6 octobre 2024.

The English translation will be on line soon.

Comme il est d’usage au château de Chantilly, tout partit d’un chef-d’œuvre, qui ne doit pourtant rien au duc d’Aumale puisque ce n’est qu’en 2012 (!) que le bureau du duc de Bourbon put « retourner » au Musée Condé grâce à un judicieux dépôt croisé entre l’Institut de France et le Château de Versailles (voir la brève du 19/3/12) qui le conservait depuis le XIXe siècle. Parfaitement documenté, ce meuble magnifique est ainsi l’un des jalons de la production de l’ébéniste le plus célèbre de tous les temps, mais dont l’étude se heurte à de telles difficultés qu’aucune grande exposition ne lui avait encore jamais été consacrée en France. C’est dire l’évènement que représente cette manifestation estivale, parfaitement orchestrée par le château de Chantilly, où ne sont pourtant rassemblés « que » deux bureaux Boulle : le chef-d’œuvre sauvé in extremis des flammes de l’atelier de l’ébéniste (ill. 1) et le plus petit bureau remis en 1816 au prince de Condé en compensation du premier, resté dans le giron public !


1. André Charles Boulle (1642-1732)
Bureau plat du prince de Condé, vers 1720
Bâti de chêne, marqueterie de laiton et d’écaille, bronze ciselé et doré - 78 x 197 x 93 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : Guillaume Benoit
Voir l´image dans sa page

Venant des collections de Lenoir du Breuil, grand amateur de la fin du XVIIIe siècle, ce petit bureau a la chance d’avoir conservé son splendide plateau marqueté (ill. 2) alors que tant d’autres ont fini dépecés et réutilisés sur de nouveaux meubles tels que le célèbre secrétaire de Montigny, joyau du Getty Museum et cas d’école de ces transformations intervenues seulement quelques décennies après la création des meubles d’origine. Celles-ci constituent l’un des nombreux écueils rencontrés par les amateurs et les spécialistes : notre appréciation du « mobilier Boulle » souffre depuis toujours de ces pièces restaurées, transformées, imitées voire copiées sans vergogne par des marchands ou des artisans peu scrupuleux, comme en témoignent les récents scandales qui ont entaché la réputation de personnalités respectées. Si le secrétaire du Getty est une pièce tout à fait authentique, qu’on aurait d’ailleurs rêvé de voir retourner en France, la problématique des copies - et des faux meubles, conçus avec l’intention de tromper - a sévèrement parasité l’étude de Boulle et donc encouragé les organisateurs de cette exposition à faire preuve de la plus rigoureuse intransigeance, la mention « attribué à » prédominant dans les cartels des œuvres.


2. Attribué à André Charles Boulle (1642-1732)
Petit bureau plat, vers 1700
Bâti de chêne, marqueterie de laiton et d’écaille - 79 x 130 x 75 cm (détail)
Chantilly, Musée Condé
Photo : Guillaume Benoit
Voir l´image dans sa page

C’est notamment le cas du petit bureau, présenté dans le parcours avec sa version en contre-partie, même si sa qualité sut séduire le dernier prince de Condé comme le duc d’Aumale qui en hérita et ne s’en…

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