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Alfred Kubin (1877-1959). Souvenirs d’un pays à moitié oublié
Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 20 octobre 2007 au 13 janvier 2008.
- 1. Alfred Kubin (1877-1959)
L’Epouvante, 1901
Plume, encre, lavis, crachis - 27,3 x 27,3 cm
Léopold Museum, Vienne
© ADAGP Paris, 2007 - Voir l´image dans sa page
Lorsqu’on connaît le manque de curiosité de nombre de français pour l’art étranger, il y a quelque courage à consacrer une exposition à une œuvre comme celle d’Alfred Kubin. En ajoutant la circonspection avec laquelle nos compatriotes accueillent d’ordinaire tout ce qui vient des pays « germaniques » ou assimilés, la chose devient un exploit. Klinger, von Stück, Böcklin sont autant d’immenses artistes totalement incompris chez nous. Personnalité vraiment unique, Alfred Kubin appartient à ces êtres inclassables à la fois dans leur vie et leur pratique. Si nombre de textes (souvent extraordinaires) écrits par Kubin étaient déjà disponibles en français, c’est bien ici la première exposition de grande ampleur qui lui est dévolue à Paris et il ne faut pas la manquer.
- 2. Alfred Kubin (1877-1959)
Le Gardien, 1902-1903
Plume, encre, lavis, aquarelle - 32,6 x 30,8 cm
Linz, Landesmuseum
© ADAGP Paris, 2007 - Voir l´image dans sa page
Né en 1877, Alfred Kubin appartient, à quelques années près, à la génération symboliste et son œuvre est d’ailleurs systématiquement représentée dans les ouvrages ou expositions d’ensemble consacrées à ce « mouvement ». L’œuvre, comme celui de Kupka, débute pourtant plutôt au début du XXe siècle et se poursuit encore après la Seconde Guerre mondiale. En montrant toutes les périodes, (environ 130 feuilles, sans compter les livres illustrés), l’exposition ne fait pas l’impasse sur le développement de l’art de Kubin jusque dans les années 1940.. Saluons d’emblée la belle scénographie qui met à profit l’espace vaste et parfois difficile du Musée d’art moderne : éclairages et structures intelligentes confèrent au lieu une intimité retrouvée fort bienvenue. La première partie de l’exposition présente le long du grand mur courbe un ensemble absolument…