Jardins de Notre-Dame : une analyse de l’interview d’Emmanuel Grégoire dans le JDD

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Pensez à signer la pétition, si vous ne l’avez pas déjà fait.

1. Emmanuel Grégoire
Photo : Didier Rykner
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Le Journal du Dimanche, qui se révèle semaine après semaine toujours davantage comme l’organe officiel de la mairie de Paris, a publié aujourd’hui sur son site web une interview du premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Gregoire (ill. 1), à propos de la pétition (ill. 2) lancée pour sauver les jardins de Notre-Dame. Avant de nous pencher sur l’interview lui-même remarquons une première erreur du journaliste qui a recueilli les propos de l’élu et qui affirme que le projet est « vigoureusement contesté par #SaccageParis qui a lancé une pétition en ligne ». Si ce journaliste avait vérifié, il aurait vu que si les personnes tweetant sous le #SaccageParis contestent effectivement le projet, elles n’ont pas lancé la pétition. Celle-ci l’a été par une personne, et une seule : il s’appelle Baptiste Gianeselli et est connu sur Twitter sous le pseudonyme de @Baptiste75004. Il s’agit d’un jeune Parisien qui n’en est pas à son premier combat pour le patrimoine de la Ville (il avait déjà lancé avec succès une pétition pour la Concorde, et ne cesse de se battre pour la rotonde de La Villette). Nous le savons d’autant mieux que nous lui avons donné un coup de main en relisant son texte et en publiant une brève le 24 avril simultanément à la pétition. Il a par ailleurs été interviewé par BFMTV (vous pouvez le voir ici).


2. Page de la pétition (plus de 28 400 à l’heure où nous publions - 20 h 31 le 29/4/23)
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Mais revenons à Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint, manifestement aime les mises en abyme. Car en dénonçant les supposées « fake news » que contiendrait cette pétition, il en commet une grosse. Le menteur qui crie au menteur, peut-on le croire ? Évidemment non. D’ailleurs, à peu près au moment où cette interview est parue sur le site du Journal du Dimanche, la pétition s’emballait. On aimerait qu’Emmanuel Gregoire s’exprime plus souvent.

Mais dire qu’Emmanuel Grégoire raconte n’importe quoi ne suffit pas. Il faut le démontrer. Et c’est très facile. Regardons donc ses arguments.

« Il s’agit [la pétition] d’un empilement de fake news venant d’une sphère que nous connaissons bien : Saccage Paris. Ces gens mentent sans vergogne. » Mentant sur l’origine de la pétition - répétons que Saccage Paris la soutient, mais ne l’a pas lancée - il insulte donc d’emblée tous ceux qui se reconnaissent dans ce collectif informel (l’auteur de cet article en fait partie).

« Ce sont des adversaires politiques qui essaient de manipuler l’opinion publique en nous attaquant sur tous les sujets, en toutes circonstances. » Que le mouvement soit essentiellement composé de citoyens apolitiques, qui ne militent dans aucun parti et n’en soutiennent aucun, cela a déjà été largement prouvé. Il y a peu, la mairie accusait le mouvement Saccage Paris d’être d’extrême droite. Plus récemment, elle le disait macroniste… Le plus amusant, c’est que Baptiste Gianeselli a voté deux fois pour Anne Hidalgo, en 2014 et 2020, même si aujourd’hui il s’en mord les doigts.

« Cette pure instrumentalisation s’apparente parfois à de la dénonciation calomnieuse ». Si tel est le cas, c’est de l’ordre du pénal. Nous nous étonnons donc qu’Emmanuel Grégoire et la mairie de Paris, qui pourtant n’hésitent pas à souvent déposer des plainte (c’est la ville qui paie leurs avocats) ne portent pas ces affaires devant le tribunal…

« Elle nourrit d’ailleurs un objectif politique : faire la jonction avec la droite parisienne. ». Déjà d’extrême-droite et macronistes, les opposants à ce projet sont désormais tout simplement de droite (la droite républicaine puisque l’extrême-droite est à peu près totalement absente de Paris). Ils sont décidément machiavéliques.


3. Le square Jean XXIII, état actuel avec la base vie
Photo : Didier Rykner
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« Déjà, les abords de Notre-Dame ne sont plus "en l’état". Le site n’existe plus. » Le chantier et l’installation de la base vie ont certes fortement endommagé le square Jean XXIII, mais celui-ci - qui n’a jamais été touché par l’incendie - existe évidemment toujours (ill. 3). Si les pelouses, les fleurs, les ifs ont disparu, si les bancs ont été enlevés, les grilles n’ont pas bougé, la fontaine au centre de l’ancienne pelouse s’y dresse toujours, et tous les arbres sont là. Remettre « en l’état » (Emmanuel Grégoire aime jouer sur les mots semble-t-il), cela veut simplement dire restituer les pelouses, les platebandes et les arbustes qui existaient et remettre les bancs. Rien de bien complexe. Laisser entendre le contraire est faux.
Quant au square de l’île-de-France (ill. 4), où se trouve le Mémorial de la Déportation, non seulement il existe toujours, mais il est resté intact.


4. Le square de l’Île-de-France qui, d’après Emmanuel Grégoire, n’existe plus...
Photo : Didier Rykner (25/4/23)
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« Les deux seules nouveautés consistent à, d’une part, renforcer la végétalisation et, d’autre part, transformer les deux squares – baptisés Jean-XXIII et l’Île-de-France – en un seul et même grand jardin ouvert ». Non, ce ne sont pas les seules nouveautés. Nous avons montré qu’un nouveau bâtiment devait être construit au sud du chevet de Notre-Dame (ill. 5). Quant à la végétalisation, outre que le projet ne prévoit pas de faire revenir les fleurs ni les arbustes, s’il est exact que le nombre d’arbres sera plus important, on s’aperçoit pourtant en regardant de près que certains arbres adultes vont disparaître (pourquoi, on n’en sait rien) et seront donc remplacés par de petits sujets). Nous renvoyons pour cela à ce fil Twitter de @JCQDSE.


5. Le local pour les jardiniers qui sera construit au sud du chevet (maquette du projet)
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« Le projet lauréat […] respecte rigoureusement le dessin du square historique, ainsi que le cahier des charges qui demandait de la sobriété. Les deux seules nouveautés consistent à, d’une part, renforcer la végétalisation et, d’autre part, transformer les deux squares – baptisés Jean-XXIII et l’Île-de-France – en un seul et même grand jardin ouvert. »
La pétition ne parle jamais du « dessin du square historique » car la dénaturation va bien au-delà du seul dessin : il s’agit bien d’une déstructuration complète des lieux. Et nous aimerions comprendre comment on peut « respecter rigoureusement le dessin du square historique » et « transformer les deux squares eux un seul et même grand jardin ouvert ». C’est incompatible évidemment. Non seulement il ne respecte pas le dessin « extérieur » du jardin historique de l’Archevêché puisqu’il le fond avec celui de l’Île-de-France, mais il ne respect pas plus son dessin « intérieur » puisqu’il agrandit la pelouse, et change sa forme.
Là encore, Emmanuel Grégoire raconte n’importe quoi.

« En dépit des fake news, je garantis que les tracés du square Jean-XXIII seront conservés et que le mobilier urbain historique sera restauré et reposé à l’identique. »
Nous avons vu que les tracés du square Jean XXIII ne seront pas conservés puisque ces tracés, ce sont à la fois ses limites - les grilles - et son dessin - notamment celui de sa pelouse. Et quand Emmanuel Grégoire explique que son mobilier urbain historique sera restauré et reposé à l’identique comment pouvons-nous le croire quand les documents officiels de la mairie montrent en partie le contraire ? Souvenons-nous aussi que certains des bancs ont été cassés à la masse (voir cet article).
D’ailleurs, lui-même, une fois de plus, se contredit un peu plus loin : « Le mobilier historique ne sera pas supprimé. Peut-être y aura-t-il quelques éléments de modernité : sur les visuels du projet lauréat, on peut voir des assises en granit, par exemple – une proposition intéressante, qui n’est pas tranchée à ce stade – ; mais il n’est absolument pas question de supprimer les bancs Davioud. »
Il révèle donc que nous ne pouvons même pas croire les visuels du projet lauréat diffusés par la mairie. Et si nous les croyons, nous diffusons des fake news. Tout cela est fort confus : soit il s’en rend compte, et c’est grave, soit il ne s’en rend pas compte… et ce n’est pas moins grave.

« Les gens de Saccage Paris délirent sur un projet qui n’est même pas encore totalement arbitré ». Que faut-il faire alors ? Ne pas croire ce que montre elle-même la mairie de Paris, et ce qu’elle veut faire valider par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture ? Tout cela est surréaliste.

Sur les grilles du square Jean XXIII qui disparaissent sur la maquette du projet, sur la vidéo du projet, sur les plans du projet, sur le dossier du projet présenté à la CNPA, voilà ce que répond Emmanuel Grégoire : « Nous avons hésité sur le maintien ou non de ces grilles, et je comprends que cette question fasse débat. Attention, le projet ne touche pas à celles de Viollet-le-Duc qui entourent Notre-Dame à proximité immédiate, et seront conservées. En revanche, nous avons choisi de supprimer les grilles qui séparent les deux squares, afin de créer un grand jardin de la cathédrale au Mémorial des Martyres de la Déportation, lequel sera évidemment protégé par d’autres grilles. »

D’abord, la pétition ne parle à aucun moment des « grilles de Viollet-le-Duc » qui sont pourtant en réalité concernées par le projet car ils veulent les ouvrir du côté du chevet. Quand il dit qu’ils n’y touchent pas, strictement parlant c’est faux.
Ensuite, quand il parle des grilles qui « séparent les deux squares », c’est une très grosse approximation puisqu’en réalité il supprime toutes les grilles et pas uniquement celles qui « séparent les deux squares ». Pour être tout à fait juste d’ailleurs, les deux squares étant séparés actuellement par une rue, il n’y a aucun grille mitoyenne des deux squares. Là encore, Emmanuel Grégoire raconte un peu n’importe quoi. Ce n’est ni la première, ni la dernière fois. Le 9 juillet 2022 il disait au Parisien [1] : « Il est clairement assumé qu’il n’y aura plus de grilles au square Jean XXIII ». Le 27 avril 2023 (avant-hier), il dénonçait dans le même Parisien « le patacaisse sur un projet qui n’est pas définitivement arbitré, y compris sur le retrait des grilles ». Et aujourd’hui donc, sur ce point, il aurait définitivement arbitré... Et si c’était Emmanuel Grégoire qui « délirait » ?


6. Marchandise d’un vendeur
à la sauvette près de la tour Eiffel
Photo : Didier Rykner
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7. Un joueur de bonneteau
près de la tour Eiffel
Photo : Didier Rykner
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Ensuite, Emmanuel Grégoire fait de la philosophie. Pourquoi veut-il un jardin en accès libre ?
« C’est un sujet politique, voire philosophique, intéressant. Considère-t-on que les citoyens sont des délinquants en puissance ou des gens raisonnables dans leur immense majorité ? Je pense pour ma part qu’il ne faut pas punir tout le monde à cause des errances de quelques-uns. Par principe, je veux leur faire confiance. Nous avons une police municipale pour la protection, et les services des espaces verts pour l’entretien. On pourrait aussi tout fermer, tout interdire, tant qu’on y est. J’estime que l’espace public est à tout le monde. Et je ne crois pas qu’il y ait trop de jardins à Paris pour qu’on s’en prive le soir. »
Le problème n’est pas de faire confiance aux gens, mais de faire confiance à la mairie de Paris. On sait très bien, et cela n’a rien d’une considération philosophique, que même si « dans leur immense majorité » les gens sont « raisonnables », une fraction de la population dégradera les lieux. On le voit partout à Paris. Et cette dégradation est d’autant plus certaine que les lieux ne seront pas gardés, puisqu’aucun jardin parisien ne l’est. La police municipale ? Pour l’instant on ne sait pas très bien à quoi elle sert. Il suffit de se promener autour de la tour Eiffel pour voir des dizaines de vendeurs à la sauvette (ill. 6), de joueurs de bonneteau (ill. 7), sans compter les pickpockets que nous n’avons pas eu à subir (nous faisons très attention) mais dont on sait qu’ils sont très actifs dans ces lieux. Qui va-t-on punir ici ? Certainement pas ceux qui souhaitent un jardin calme, beau, sûr et bien entretenu.


8. Une « pelouse » en accès
libre au Champ-de-Mars
Photo : Didier Rykner
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9. Une « pelouse » en accès
libre au Champ-de-Mars
Photo : Didier Rykner
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Quant aux pelouses en accès-libre : « J’assume totalement notre décision de laisser les familles pique-niquer sur les pelouses au pied de Notre-Dame. Ce n’est attentatoire ni au patrimoine ni à l’histoire. » Ce qui est certain, c’est que c’est attentatoire aux pelouses, donc au jardin. Voilà en effet, autour de la tour Eiffel, à quoi ressemblent des pelouses laissées ouvertes au public (ill. 8 et 9). Les pelouses centrales viennent d’être refaites, et actuellement interdites au public (avec d’ailleurs des clôtures d’une rare laideur - ill. 10). Comme il n’y aucune surveillance, l’une d’entre elle est déjà envahie car une ouverture a été faite dans la clôture (ill. 11), et deux autres sont laissées à nouveau libre d’accès. Nous ne leur donnons pas longtemps pour se dégrader à nouveau,
Remarquons que même des gens raisonnables, qui viennent par centaines piétiner les pelouses pour pique-niquer ou jouer au ballon, les dégradent de manière inexorable.


10. Pelouse récemment refaite au Champ-de-Mars et protégée par des clôtures moches
Photo : Didier Rykner
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11. Pelouse récemment refaite au Champ-de-Mars, théoriquement protégée par des clôtures moches, qui ont été en partie enlevées
Photo : Didier Rykner
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À la question sur « les atteintes à la biodiversité liée au piétinement des pelouses et à l’éclairage nocturne », Emmanuel Grégoire répond : « Nous sommes les premiers à défendre les trames noires pour la biodiversité. Mais ici, on parle du square Jean-XXIII, qui est déjà éclairé la nuit, même fermé, sans parler de l’éclairage de la cathédrale. »
Il ne répond pas à la question des pelouses (c’est un peu difficile), et il ose expliquer que le square Jean XXIII serait « déjà éclairé la nuit ». Veut-il dire aujourd’hui, avec le chantier ? Ou il y a cinq ans quand le jardin était fermé la nuit ? Nous avouons ne pas nous rappeler s’il était ou non éclairé la nuit (ce qui serait étonnant). S’il l’était, il est évident qu’il ne devrait plus l’être, ne serait-ce que pour des raisons de sobriété énergétique. Quant à parler de « l’éclairage de la cathédrale » la nuit…

L’interview aborde ensuite la question des avis négatifs exprimés à plus de 80 %. Et que répond Emmanuel Grégoire ? « Encore une fois, c’est faux ! Ces chiffres sortent de nulle part. » Non, ces chiffres ne sortent pas de « nulle part », ils sortent du site idees.paris.fr où étaient recueillis les avis pour la concertation. On trouve donc les éléments ici, et notre analyse de l’époque là. Il n’y avait aucune ambiguïté. 80 % des votants ne voulaient pas que l’on touche aux jardins de Notre-Dame.

« La concertation, ce n’est pas un référendum, mais un recueil d’avis. Nous avons tenu compte de nombreuses observations. » On ne saurait mieux dire que les résultats d’une concertation n’ont, pour la mairie de Paris, aucune valeur.

« J’ajoute que le grand jury du concours international réunissait des représentants du diocèse, des ABF [Architectes des bâtiments de France], de la Drac [Direction régionale des affaires culturelles], de l’Établissement public de conservation et de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris et de la Ville ; le projet lauréat a été désigné à l’unanimité, moins une voix contre et une abstention. »
Justement, ce que nous contestons, c’est l’organisation d’un concours pour refaire les jardins de Notre-Dame quand ce que souhaitent les Parisiens (et bien au-delà), c’est les retrouver comme ils étaient avant l’incendie (et pour le square de l’Île-de-France, que l’on n’y touche pas).
Que le projet ait été voté par le diocèse, la DRAC, les ABF, l’établissement public et la Ville ne change rien s’il s’agit d’un mauvais projet et ce ne serait pas le premier, notamment à Paris, à recevoir les autorisations du ministère de la Culture. Remarquons d’ailleurs que celui-ci a été présenté d’une manière si peu précise et parfois si mensongère que même nous avons pu être trompé et lui donner en grande partie quitus (voir l’article). Enfin, ce projet est global : même s’il reste discutable sur bien des poins, les parties « parvis » et « rue du Cloître-Notre-Dame » sont moins mauvaises. La pétition concerne seulement les jardins.

À propos de la réunion de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, voilà ce que répond Emmanuel Grégoire.
« Ce n’est pas anodin que cette pétition sorte maintenant. » Nous pouvons témoigner que Baptiste Gianeselli, lorsqu’il nous a contacté alors qu’il voulait lancer la pétition, ne savait pas que celle-ci était prévue pour le 11 mai. Et nous non plus. Ce n’est qu’après ce lancement et la parution de notre premier article que nous avons été informé de cette date et que nous avons pu examiner le document qui y sera présenté par la Ville de Paris ! Mais il est vrai qu’Emmanuel Grégoire et la mairie de Paris voient des complots partout.

« Je vais présenter ce projet dans le détail à la CNPA, je rétablirai la vérité, je montrerai que Notre-Dame et ce site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ne peuvent que bénéficier de cet aménagement. Heureusement, la CNPA ne fait pas de politique. » Emmanuel Grégoire, nous l’avons vu, pense rétablir la vérité à coup de mensonges. C’est assez osé, et la CNPA risque de ne pas apprécier vraiment. Celle-ci ne fait pas de politique, il a raison, pas davantage que nous, mais elle connaît ce dossier, sans doute mieux encore que nous. Nous souhaitons bon courage à Emmanuel Grégoire, ou plutôt bon courage aux membres de la CNPA. Si nos articles peuvent lui servir, nous en serons heureux.

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