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Berthe Morisot
Paris, Musée Marmottan Monet, du 8 mars au 1er juillet 2012, prolongée jusqu’au 29 juillet
- 1. Berthe Morisot (1841-1895)
Autoportrait, 1885
Huile sur toile – 61 x 50 cm
Paris, Musée Marmottan Monet
Photo : musée Marmottan Monet,
Bridgeman Art - Voir l´image dans sa page
Dix ans après le Musée des Beaux-Arts de Lille et la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, le Musée Marmottan, à Paris, présente une exposition consacrée à l’œuvre de Berthe Morisot (ill. 1), la première à Paris depuis plus de cinquante ans. Quoi de plus naturel pour une institution largement dévolue à l’impressionnisme, qui possède de surcroît la plus importante collection de ses œuvres ? Avec près de cent cinquante peintures, aquarelles et dessins, cette rétrospective entend retracer la carrière de Berthe Morisot depuis ses débuts, vers 1860, jusqu’à sa mort, en 1895. Un parcours plutôt chronologique donc, avec de grandes sections thématiques comme « la muse », « la formation », « jeunes filles », « paysages » ou « grandes compositions ». Un bel ensemble, qui peine pourtant à restituer l’originalité de l’artiste.
Muse, Berthe Morisot le fut en effet : cette très belle jeune femme au charme ténébreux fut l’un des modèles préférés d’Édouard Manet, jusqu’à son mariage avec son frère Eugène en 1874. Deux portraits du grand Manet présentés dans l’exposition viennent le rappeler, et le fameux Balcon a largement participé à la célébrité de Berthe Morisot, dont on reconnaît les traits dans le personnage du premier plan. C’est probablement au cours d’une de ces séances de pose que Stéphane Mallarmé fit sa connaissance : il sera l’un de ses amis les plus proches, jusqu’à devenir le tuteur de sa fille Julie à la mort d’Eugène. Avant eux, Pierre Puvis de Chavanne avait succombé au charme de cette brune aux yeux sombres, sans parvenir à la convaincre de l’épouser...