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Meubles à secrets, secrets de meubles
Rueil-Malmaison, Musée national du château de Malmaison, du 17 novembre 2018 au 18 février 2019
- 1. Martin Guillaume Biennais (1764-1843)
Secrétaire à abattant , vers 1804-1814
Loupe d’orme, genévrier, bronze doré, marbre - 154 x 75 x 39 cm
Rueil-Malmaison, Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Photo : RMN-Grand Palais - Voir l´image dans sa page
Comme son nom l’indique, un bon secrétaire sait garder les secrets. Et pour assurer cette fonction, le meuble est plus fiable que l’homme : non seulement il est muet et se ferme à clef, mais il recèle des cachettes. Le secrétaire que Biennais confectionna pour lui-même en possède treize (ill. 1). C’est en le faisant restaurer que les conservateurs du château de Malmaison ont eu l’idée d’une exposition sur les meubles à secrets. Ils ont choisi un florilège de quarante pièces essentiellement réalisées sous le Consulat et le Premier Empire, qu’ils déploient au sein des collections permanentes. Certaines sont malheureusement présentées sous une cloche de verre dont les reflets empêchent de les admirer pleinement, mais l’ensemble est très séduisant.
Secrétaire à cylindre ou à abattant, en cabinet, en chiffonnier ou en armoire, Isabelle Tamisier-Vétois détaille, dans le catalogue, les formes et les usages de ce meuble conçu au XVIIIe siècle pour écrire et mettre en sécurité des documents. Mais, il n’est pas le seul à protéger les secrets d’État et les amours clandestines, les bureaux ont aussi leurs astuces. Celui de Bonaparte qui fut livré vers 1803 par Jacob Frères permettait au Premier Consul, quand un visiteur entrait, de cacher sans avoir à les ranger les documents étalés devant lui, en rabattant d’un geste le plateau supérieur, selon un système dérivé de celui du secrétaire à cylindre.