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L’Univers d’Edvard Munch

Caen, musée des Beaux-Arts, du 5 novembre 2011 au 22 janvier 2012.

1. Edvard Munch (1863-1944)
Autoportrait au bras de squelette, 1895
Lithographie imprimée en noir – 46,7 x 32 cm
Oslo, collection Gundersen
Photo : The Munch Museum/
The Munch-Ellingsen Group
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Soixante-cinq œuvres (toiles et estampes) : le musée bas-normand n’a pas à se sentir en reste face à la rétrospective du Centre Pompidou (voir l’article). Proposant un angle d’attaque différent - recentrer Munch autour d’un aspect essentiel de son œuvre : sa production litho et xylographique -, dans une scénographie remarquable par sa simplicité pédagogique et son efficacité démonstrative, Patrick Ramade, directeur des lieux et commissaire de l’exposition, a parfaitement su mettre en valeur les prêts qu’il a obtenus de deux collections : celle du Kunstmuseum de Bergen [1], qui a laissé sortir quinze tableaux, pour la plupart réalisés dans la dernière décennie du XIXe siècle (et dont certains sont peu connus du public français), et celle d’un collectionneur privé, Pål Georg Gundersen, qui s’est attaché à rassembler depuis les années 1990 des estampes de Munch [2] et qui en a proposées cinquante, présentées pour la première fois en France à l’occasion de la manifestation caennaise.

Exposition restreinte que le Président de Région et le Maire de Caen, croyant vanter sa qualité, ne font qu’enfoncer, eux qui prétendent dans un indigent magazine censé servir de catalogue [3], qu’elle « est plus originale qu’une rétrospective »… On rêve, ou, plutôt s’agissant de Munch, on est en plein cauchemar. Car s’il faut défendre cette exposition, qui l’est si mal par les autorités de tutelle régionales et locales, c’est parce qu’elle fait montre d’une véritable autorité (qui, en dehors de Paris, peut se vanter de présenter plus de soixante œuvres de Munch ?) et d’un véritable propos didactique permettant de comprendre le processus interne de la création de Munch.

Elle est précédée d’une chronologie très claire – qu’il convient de lire afin d’entrer dans l’univers, voire le cerveau de Munch – à laquelle fait face une impressionnante lithographie de 1895, Autoportrait au bras de squelette (ill. 1), au visage blanc hiératique se détachant sur un fond uniment noir. Le parcours, divisé en six brèves sections rassemblées dans deux grandes salles, propose un accrochage impeccable aux cartels précis et lisibles. Les peintures sont accrochées à bonne hauteur sur des cimaises permanentes ou mobiles et les estampes sont posées sur des lutrins afin de mettre en immédiat rapport visuel une peinture et sa transposition en estampes. C’est par exemple, en ouverture, le cas de Mélancolie [ill. 2]) [version de 1894-1895] [4] accrochée sur une cimaise gris clair, dont on peut voir sur un large lutrin de bois bleu canard qui lui fait face, disposées à quelque distance, deux versions gravées sur bois, l’une imprimée en gris, noir, vert et orange, l’autre en bleu, rose pourpre et vert, auxquelles il faut ajouter une lithographie imprimée en…

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