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Wanted/Lost and found. A la recherche du cubisme hongrois perdu

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Paris, Institut culturel hongrois, du 20 mai au 14 août 2021.

C’est une exposition sans doute petite par la taille - trois salles en tout et pour tout sur deux niveaux - mais avec une grande ambition : retrouver, localiser et documenter des œuvres perdues depuis le début du XXe siècle. Gergely Barki et Zoltan Rockenbauer, tous deux historiens d’art, préparent depuis près de dix ans une rétrospective consacrée au cubisme hongrois et recherchent activement œuvres et documents pouvant renseigner cette période méconnue de l’art européen. L’exposition de l’Institut Hongrois est l’illustration grandeur nature de cet important travail, ayant permis la réapparition de pièces jusqu’alors perdues ou la découverte de certaines dont l’existence était encore totalement inconnue.

1. Les élèves hongrois de l’Académie de la Palette vers 1913
De gauche à droite : Joseph Csaky, Elemer Korody, Imre Szobotka, Istvan Farkas, Gustav Miklos
Photo : Archives Miklos
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Capitale européenne de la création artistique, Paris attira dans la première décennie du XXe siècle tout un groupe de jeunes peintres hongrois qui se rassemblèrent autour de l’Académie de la Palette (ill. 1) et des deux théoriciens qui l’animaient : Jean Metzinger et Henri le Fauconnier. Ils exposèrent au Salon d’Automne, au Salon des Indépendants et dans les galeries d’avant-garde, s’intégrant totalement au mouvement cubiste français dont ils firent partie intégrante. Ils étaient peintres, dessinateurs, sculpteurs... Du 11 mai 1913 à la fin de l’été de la même année, certains d’entre eux furent exposés dans cinq grandes villes américaines aux côtés de Dumont, Gleizes, Léger, Metzinger ou encore Villon lors de l’exposition itinérante Department-Store Cubism.
Leur essor fut toutefois coupé net par l’attentat de Sarajevo et le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Hommes et idées ne circulaient plus. La Hongrie était devenue un pays ennemi et ses ressortissants traités comme tels. Les artistes hongrois durent choisir entre la fuite, l’arrestation et la Légion étrangère. Certains moururent très jeunes.
Ce sont des dizaines voire des centaines d’œuvres qui furent alors saisies à leurs domiciles et dans leurs ateliers par l’État français pour être vendues aux enchères à vil prix. La plupart restèrent donc en France au moins pendant un temps avant d’être oubliées.

C’est une véritable chasse aux trésors à laquelle nous sommes tous invités. En effet, il s’agit d’alerter collectionneurs et professionnels (marchands, historiens, conservateurs...) mais aussi le grand public, chaque indice pouvant se révéler important dans la reconstitution de ce pan entier de l’histoire de l’art : journaux, photographies d’époque, cartes postales, permettent de remonter la piste des œuvres disparues.


2. Vue du Salon d’Automne de 1912
Photographie reproduite dans L’Illustration du 12 octobre 1912
A gauche, on y voit la sculpture Groupe de femmes de Joseph Csaky aujourd’hui disparue
Photo : DR
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