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Vues d’en haut

Metz, Centre Pompidou, du 17 mai au 7 octobre 2013.

1. Robert Delaunay (1885-1941)
Tour Eiffel et jardins du Champs-de-Mars, 1922
Huile sur toile - 178,1 x 170,4 cm
Washington, Smithsonian Institution
Hirshhorn Museum and Sculpture Garden
Photo : The Joseph H. Hirshhorn Bequest 1981/Lee Stalsworth
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Le point de fuite s’est échappé, la perspective s’est perdue dans une autre dimension : c’est tout une tradition picturale héritée de la Renaissance qui se perd, un univers qui s’écroule, pire, qui s’aplatit, avec la première photographie aérienne. Le regard a pivoté. Certes, les artistes n’ont pas attendu de voler pour représenter la terre vue du ciel, en témoignent les représentations de Venise de Jacopo de’ Barbari ou La Bataille d’Alexandre par Altdorfer [1]. Cependant, la possibilité de contempler la planète depuis un ballon, un avion, un satellite, eut et a encore d’indéniables répercussions sur la création. Ce sont ces conséquences sur la perception que les artistes ont du monde que tente d’analyser le Centre Pompidou Metz, à travers une exposition foisonnante (presque trop) qui fait dialoguer (parfois de manière un peu forcée) des œuvres d’art (peintures, photographies, dessins, maquettes d’architecture, objets, installations… ) avec de nombreux documents (photographies militaires, films, revues, livres…), de la fin du XIXe siècle à nos jours.
Il ne s’agit pas de comparer systématiquement des photographies aériennes et des peintures afin de montrer l’influence iconographique des unes sur les autres. En ce sens, la fameuse Tour Eiffel de Robert Delaunay, directement inspirée d’un cliché d’André Schelcher (1909), est une exception (ill. 1). Les artistes furent davantage attirés par l’enjeu symbolique de cette nouvelle vision en hauteur qui provoquait un renversement de point de vue et correspondait à leurs recherches de nouveaux modes de représentation.

2. Gaspar-Félix Tournachon, dit Nadar (1820-1910)
Vue aérienne de l’Arc de Triomphe, 1868
Négatif verre au clodion humide - 11 x 22 cm
Photo : RMNGP/Hervé Lewandowski
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Une telle étude est inédite dans l’histoire de l’art et le catalogue particulièrement riche et documenté deviendra un ouvrage de référence.
Le parcours se divise en huit sections thématiques – Basculement, Planimétrie, Extension, Distanciation, Domination, Topographie, Urbanisation, Supervision - qui suivent une évolution chronologique, entraînant le visiteur de la première photographie aérienne de Nadar en 1858, au survol virtuel de la terre que permet le logiciel Google Earth à tout un chacun depuis 2005. Le titre « Vues d’en haut » est suffisamment large pour englober plusieurs approches : la vue en plongée, qui sous-entend un regard stable et un contact avec le sol ; la vue aérienne, prise d’un ballon ou d’un avion, sans ancrage, qui obéit à un regard mobile et permet une vision multidirectionnelle.

L’exposition s’ouvre sur ce basculement optique, provoqué par Nadar dans son…

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