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Un Suédois à Paris au 18e siècle. La collection Tessin

Paris, Musée du Louvre, du 20 octobre 2016 au 16 janvier 2017.

« Dans le portrait de M. de Tessin, grand maréchal de Suède, on reconnaît l’homme de haute naissance et de grand air, l’homme d’un génie supérieur, l’homme d’esprit et de goût, l’homme estimé et chéri des Suédois [1] ».

Depuis 1950 [2], un certain nombre d’expositions ont permis au public français de découvrir le nom de Nicodème Tessin le jeune (1654-1728) qui fut sans doute, avec son fils, l’un des plus francophiles sinon le plus francophile des Suédois. Avant tout consacrées aux dessins de sa collection et à l’influence de Versailles et des aménagements parisiens [3] sur le Royaume de Suède, elles laissaient ce fils, Carl Gustaf (1694-1770), dans l’ombre. Seule la grande exposition qui célébrait, 40 ans plus tard, les rapports entre nos deux pays au XVIIIe siècle [4], sut lui faire une place. C’est tout l’honneur du Département des Arts Graphiques du Musée du Louvre, appuyé par le Département des Peintures, d’avoir organisé, grâce à la générosité du Nationalmuseum de Stockholm (actuellement en travaux), cette très belle exposition, diplomatique au meilleur sens du terme, qui permet enfin de lui rendre, en France [5], un véritable hommage. Il était fils et petit-fils d’architectes de la Cour et son père fut conseiller du roi de Suède, baron puis comte et Surintendant de ses Bâtiments (fonction calquée sur le modèle français). Il séjourna en France en 1687 et, en plus de ses visites à Versailles, Marly ou Meudon, il en profita pour acquérir - puis se faire envoyer - des dizaines de projets, d‘esquisses, et de dessins d’ornements, dont il saura s’inspirer dans les plans du nouveau palais de Charles XII (chantier qui se prolongea, avec plusieurs interruptions, de 1697 à 1750). Nicodème rédigea même un Traité de la décoration intérieure, publié en 1717, témoignant de ses influences. Après sa mort, en 1728, Carl Gustaf lui succéda officiellement comme Surintendant et responsable du chantier, mais ce fut l’architecte Carl Härleman (1700-1753), un ami personnel et l’autre source du très riche fonds de dessins d’architecture et d’ornements du musée de Stockholm, qui dirigea de fait le chantier jusqu’à sa mort [6]. En effet, Carl Gustaf ne voulut jamais être un praticien mais « un homme à idées » et, pour son malheur, un amateur passionné et un acteur politique.

Lors d’un premier séjour à Paris en 1714, où il devait, selon la volonté de son père, entrer en apprentissage auprès de Jean Berain mais surtout se pénétrer de l’architecture et des décors francais [7], il eut le privilège d’être présenté au Roi même si les projets de Nicodème (pour le Louvre ou pour le Temple d’Apollon à Versailles) ne recevront guère d’écho. Après un bref séjour italien, plus mondain, Carl Gustav était de retour dans la capitale à l’hiver 1718 mais, après la mort subite de Charles XII, qui finançait son voyage, il dut rentrer à Stockholm. Si les aspirations administratives et politiques de Carl Gustav Tessin constituent globalement un échec, cette exposition montre qu’il en…

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