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Un legs providentiel permet des acquisitions majeures pour Versailles

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La majorité des grands donateurs des musées est bien identifiée, du moins de la part des principaux acteurs de la profession. On croise volontiers les mécènes – ou les mécènes potentiels – aux cocktails de vernissage ou bien lors de conférences. Souvent, ils sont également membres d’une voire de plusieurs sociétés d’amis. Rien de cela chez feue madame Jeanne Heymann : de l’aveu même du directeur du musée, elle était inconnue à Versailles. Ce n’est pourtant que justice de voir son nom inscrit sur les plaques célébrant milliardaires américains et grandes fortunes françaises : le legs que cette résidente monégasque a consenti en faveur de Versailles la place d’emblée parmi les plus grands mécènes du lieu. En effet, c’est une somme très conséquente de vingt millions d’euros qui a récemment été mise à la disposition des conservateurs du château, assortie néanmoins de conditions très spécifiques : cet argent ne doit servir qu’au remeublement du château, en y faisant revenir des meubles et des objets présents avant 1789.

L’équipe de la conservation du château de Versailles a donc pu commencer à se mettre en campagne, munie de cette manne providentielle, afin de pouvoir trouver quelles pièces dispersées à la Révolution allaient enfin pouvoir revenir à la maison. Les trésors amassés à Versailles par les trois derniers monarques de l’Ancien Régime ainsi que les autres membres de la famille royale ont connu des destins divers depuis 1789 et le remeublement du château est une entreprise passionnante mais ardue, que les amateurs suivent tel un long feuilleton truffé de rebondissements souvent heureux mais parfois désolants. Il faut admettre d’emblée que certaines pièces ne reviendront jamais : la famille royale britannique fut ainsi l’un des principaux acheteurs lors des ventes révolutionnaires et les collections des Windsor regorgent de mobilier royal français. Certains musées sont également concernés par des restrictions de prêt ou de dépôt : la commode de la chambre de Louis XVI à Versailles est conservée au musée Condé du château de Chantilly, qu’elle ne quittera plus jamais en raison des conditions strictes du testament du duc d’Aumale, son dernier propriétaire. C’est donc sur les hasards du marché de l’art qu’il faut avant tout miser lorsqu’on souhaite remeubler le château de Versailles.

Un chef-d’œuvre de BVRB


1. Bernard II van Riesen Burgh (1700-1760)
Commode livrée pour la chambre de la Dauphine, 1745
Bâti de chêne et de noyer, laque du Japon, vernis européen, bronze ciselé et doré, marbre brèche d’Alep - 89 x 159 x 66,5 cm
Versailles, Musée national du château
Photo : RMN-GP/C. Fouin
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La semaine dernière, le château de Versailles a pu annoncer triomphalement le retour au château d’une des plus belles commodes royales commandées sous le règne de Louis XV (ill. 1 à 3), chef-d’œuvre absolu d’un des plus grands ébénistes de la période : Bernard II van Riesen Burgh, mieux connu comme BVRB. Sous ces…

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