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Un dessin de Suvée et un tableau de Ducq pour le Groeningemuseum

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1. Joseph Benoît Suvée (1743-1807)
Saint Sébastien, 1774
Plume, encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche - 41,5 x 26 cm
Bruges, Groeningemuseum
Photo : Didier Michalet
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27/09/21 - Acquisitions - Bruges, Groeningemuseum - La galerie Michel Descours avait l’élégance de réunir le maître et l’élève dans son exposition de l’automne 2019 (voir la brève du 22/10/19) : le Saint Sébastien de Suvée et Vénus introduisant Pâris dans l’appartement d’Hélène à Sparte de Ducq ne seront pas séparés puisque ces deux œuvres [1] ont été acquises par le Groeningemuseum de Bruges ! Si le musée de la ville natale de Suvée est d’abord réputé pour ses primitifs flamands, il n’a jamais négligé les siècles suivants - ses collections viennent d’ailleurs tout juste de s’enrichir d’un portrait du XVIe siècle (voir la brève du 18/9/21) - et encore moins le néoclassicisme belge. Nous avions déjà chroniqué l’achat de deux toiles de Suvée en 2016 et 2017 : c’est un dessin (ill. 1) qui a cette fois retenu l’attention des responsables de l’institution flamande, un superbe Saint Sébastien signé et daté de 1774, alors que l’artiste séjournait en Italie, où il resta de 1772 à 1778 après avoir remporté le Prix de Rome contre Jacques Louis David - qui ne lui pardonna jamais, allant jusqu’à envoyer son rival en prison sous la Terreur - avec son Combat de Mars et Minerve aujourd’hui conservé au Palais des Beaux-Arts de Lille. Comme tout jeune artiste de passage dans la Ville éternelle, Suvée dessine beaucoup, notamment des paysages dont une éblouissante sélection était présentée en 2017-2018 dans une salle dédiée de l’exposition qui accompagna la publication de l’excellente monographie Arthena au Musée des Beaux-Arts de Tours (voir l’article).

Le Saint Sébastien appartient cependant à un autre genre fort prisé des pensionnaires de l’Académie de France à Rome : l’étude - on ne saurait ici parler de copie - d’après les maîtres. Avant de rappeler l’intérêt de Suvée pour le baroque romain, Sophie Join-Lambert et Anne Leclair commençaient d’ailleurs par préciser que « la feuille frappe par un style monumental assez inhabituel », ajoutant même qu’il « serait difficile d’y reconnaître la main de l’artiste si elle n’était pas signée » !

2. Pierre Puget (1620-1694)
Saint Sébastien, 1668
Marbre
Gênes, église Santa Maria Assunta di Carignano
Photo : Sailko (domaine public)
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Les deux historiennes de l’art suggèrent cependant un rapprochement avec Annibal Carrache, tandis que Mehdi Korchane cite plutôt un tableau de son frère Ludovic, aujourd’hui conservé à la Fondazione Pomarici-Santomasi de Gravina, près de Bari. La torsion baroque du saint en extase, qui s’apprête à recevoir la couronne du martyre que lui apportent deux anges, rappelle cependant davantage le Saint Sébastien sculpté en 1668 par Pierre Puget (ill. 2) pour l’église Santa Maria Assunta di Carignano de Gênes et dont un plâtre…

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