Troisième balade estivale dans le Paris magique d’Anne Hidalgo

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Nous poursuivons notre promenade estivale dans le Paris enchanté d’Anne Hidalgo (voir ici et ici) par une courte mais passionnante visite d’une toute petite partie du XIe arrondissement qui commence par la place de la République (sur ces promenades, voir aussi cet article).
Cette place peut en quelque sorte être considérée comme le terrain d’expérimentation de la mandature Hidalgo. Sa destruction date de Bertrand Delanoë, mais la maire actuelle était déjà sa première adjointe, en charge de l’urbanisme, et nous y rencontrons ce qui s’est depuis déployé dans toute la ville, notamment un mobilier urbain en bois brut particulièrement immonde. Bien entendu, ces bouts de bois assemblés qui servent de banc et qui cernent entièrement la place sont depuis longtemps tagués et désormais complètement usés (ill. 1 et 2). On dirait les restes d’un chantier en cours.


1. Un chantier en cours ?
Non, la place de la République...
Photo : Didier Rykner
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2. Les encombrants ne sont pas encore passés place de la République
Photo : Didier Rykner
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On retrouve aussi la désormais classique composition en barrières grises et vertes qui finit par être utilisée comme une poubelle (ill. 3 et 4). Quelle qu’ait pu être un temps son utilité (on voit ici une espèce de rond en béton dont on ne sait rien et dont il faut sans doute protéger les passants), rien n’a été fait pour résoudre le problème et ce type d’installation peut rester des semaines, voire des mois sur le trottoir parisien. On en rencontre un peu partout, il suffit de marcher dans Paris.


3. Un classique de la Mairie de Paris
les barrières vertes et jaunes servant de poubelle
Photo : Didier Rykner
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4. Et en plus, elle ne sont mêmes pas vidées
Photo : Didier Rykner
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Parfois, des panneaux gisent sur le sol comme ici, toujours place de la République (ill. 5 et 6), sans doute prêts, comme nous l’expliquait le maire du IVème (voir l’article), à « protéger des interventions des concessionnaires qui interviennent pour l’électricité, l’eau et toutes ces choses qui arrivent chez vous ».


5. Perdu bout de barrière verte et grise.
S’adresser à Mairie de Paris, place de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris
Photo : Didier Rykner
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6. Cônes jaune et orange informant le passant qu’il risque de trébucher sur une barrière verte et grise
Place de la République
Photo : Didier Rykner
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Plus ennuyeux encore, certains poids en béton, comme celui-ci qui manifestement sert à fermer une trappe dans le sol (ill. 7), ne sont pas protégés par des barrières vertes et grises menaçant ainsi le piéton qui pourrait trébucher dessus…


7. Soit les barrières vertes et grises qui protégeaient le passant de trébucher sur ce poids en béton ont été volées, soit on a oublié de les installer. L’enquête suit son cours
Place de la République
Photo : Didier Rykner
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Et survient l’improbable, le Graal du promeneur parisien, qui avait déjà à son actif deux modèles : un troisième prototype d’urinoir de rue (ill. 8) ! Celui-ci (à l’entrée de la rue Léon Jouhaux) est d’un type un peu différent : tout aussi moche, tout aussi peu discret, mais en métal et permettant d’uriner à plusieurs d’une manière encore plus conviviale que celui de la rue Saint-Antoine en autorisant des comparaisons que la décence nous empêche de détailler plus avant.
Ces machins sont censés dissuader les infâmes individus qui prennent les rues pour des latrines. Si l’on en croit les multiples traces visibles le long du mur (nous vous épargnerons les photos) et l’odeur qui s’y attache, ils sont au contraire une incitation supplémentaire à uriner dans la rue.
On admirera en plus l’extraordinaire talent de la Ville de Paris pour respecter le caractère historique de la Ville. Alors que celui de la rue Saint-Antoine avait dans un premier temps été installé devant la façade de Saint-Paul-Saint-Louis, celui-ci est placé juste en dessous d’une place commémorative à la mémoire de Nicéphore Niepce et de Louis Daguerre (ill. 9). Sans doute veux-t-on ainsi souligner le panorama qu’il offre à la vue des passants…


8. Troisième type d’urinoir de trottoir
installé rue Léon Jouhaux. Un abonnement gratuit à tout lecteur nous signalant un quatrième modèle
Photo : Didier Rykner
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9. Plaque à la mémoire de Daguerre et Niepce permettant d’uriner tout en s’éduquant
Rue Léon Jouhaux
Photo : Didier Rykner
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Un peu plus loin, on en vient une nouvelle fois à regretter les barrières grises et vertes, avec une structure en métal rouillé et des fils électriques isolés avec du ruban adhésif qui sortent du trottoir (ill. 10), sans aucune protection, le long du mur déjà souillé par l’urinoir.


10. On ne sait pas trop ce que c’est, ni à quoi ça sert, mais ça n’a pas l’air inoffensif et pourtant ça n’est protégé par rien
Rue Léon Jouhaux
Photo : Didier Rykner
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11. Vigilance et propreté. La nouvelle devise de la Mairie de Paris
Rue [Yves Tou] Dick (voir ci-dessous)
Photo : Didier Rykner
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Nous passons évidemment, une nouvelle fois, sur la saleté répugnante des rues. La Mairie prend pourtant soin d’utiliser des sacs marqués « vigilance / propreté » qu’ils laissent se remplir sans les vider immédiatement, ce qui aboutit à ce type d’accumulation d’ordures (ill. 11)… Ne pas vider régulièrement les poubelles des rues est une pratique courante à Paris, qui encourage les personnes sans éducation à jeter n’importe quoi n’importe où.


12. Plague taguée avec un excellent jeu de mot, mais compatible avec les urinoirs
qui se trouvent à quelques mètres
Comme disait Desproges, j’en ris encore...
Photo : Didier Rykner

Quant aux tags innombrables que nous n’avons pas non plus signalés, ils vont parfois jusqu’à rendre pratiquement illisibles les noms des rues (ill. 12) sans que cela provoque la moindre réaction de la Mairie de Paris.
Nous terminerons cette troisième et très courte (quelques centaines de mètres) balade estivale dans le Paris féérique d’Anne Hidaglo avenue de la République avec un peu de végétalisation et des compositions pleines d’agrément et de fraîcheur (ill. 12 et 13).


13. Avenue de la République
Végétalisation
Photo : Didier Rykner
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14. Terrain vague ?
Non, végétalisation, avenue de la République
Photo : Didier Rykner
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