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Sebastiano del Piombo

Rome, Palazzo Venezia, du 8 février au 2 juin 2008 (prolongée). Puis Berlin, Gemäldegalerie, du 28 juin au 28 septembre 2008.

Giorgio Vasari, dans la vie de Sebastiano del Piombo (Sebastiano Luciani de son vrai nom) rapporte : « Je me souviens que Fra Sebastiano del Piombo me dit (…) que, si Titien à cette époque avait vu à Rome les œuvres de Michel-Ange, de Raphaël et les statues antiques, et s’il avait étudié le dessin, il aurait fait des merveilles » [1]. Sebastiano del Piombo connaissait bien ces œuvres et ces « statues », car il avait élu domicile à Rome peu après 1511, sur invitation d’Agostino Chigi ; certains dessins attestent ainsi de son intérêt pour la statuaire antique (voir cat. 67). En outre, il demeurait, à l’époque où furent rédigées les célèbres Vies d’artistes, l’un des rares artistes vénitiens à avoir émigrer hors des frontières de la République. Ainsi, la référence aux propos de Sebastiano dans la citation de Vasari rend compte du parcours qu’a effectué l’artiste, mais aussi, implicitement, de sa singularité dans le panorama artistique romain de son époque.
Contrairement à Titien, aux côtés de qui il avait suivi sa formation à Venise, Sebastiano del Piombo entretient un rapport plus ambigu avec ses prestigieux homologues à Rome, Michel-Ange et Raphaël. Il ne s’est jamais vraiment posé en rival de l’héritage michelangeslesque et a même contribué à son rayonnement sous des atours plus proprement vénitiens. Raphaël, en revanche, est très rapidement apparu comme son principal rival durant la deuxième décennie du XVIe siècle : ils se confrontèrent à diverses reprises et furent au service des mêmes commanditaires, d’Agostino Chigi à Giulio de’Medici.
Malgré cela, Sebastiano del Piombo (vers 1485-1547) reste trop méconnu du grand public. C’est une relative injustice au regard de l’extraordinaire qualité de son œuvre et des louanges qui lui furent adressées de la part de ses contemporains. Comme nous le verrons, son œuvre a influencé de nombreux homologues, de Venise à Rome jusqu’aux contrées espagnoles.

L’événement qui se tient à Rome jusqu’au mois de mai, puis à Berlin jusqu’en septembre, est un hommage attendu, qui risque de marquer les esprits. Le célèbre quotidien italien « Il Sole 24 ore » évoque à ce titre une « revanche de Sebastiano ». Il s’agit de la première exposition monographique qui lui est consacrée.
Nous passerons brièvement sur la scénographie malheureusement trop « théâtrale » de l’exposition romaine. Cela semble devenir un rituel : on fait appel à des grands noms de l’architecture contemporaine, à des scénographes, des artistes de différentes disciplines, pour orchestrer des mises en scène parfois plus imposantes que les œuvres exposées. Dans notre cas, à n’en pas douter, le visiteur sera quelque peu déconcerté par les étranges ambiances lumineuses qui règnent dans chacune des salles du Palazzo Venezia – une idée de Luca Ronconi, grand metteur en scène italien (dont on trouve la photo au milieu des reproductions destinées à illustrer les articles de presse !). Enfin, même s’il est caractérisé par de beaux et imposants volumes…

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