Saint-Martin d’Arc-sur-Tille, l’église miraculée

1. Charles-Félix Saint-Père (1804-1895)
Église d’Arc-sur-Tille, 1826-1833
Photo : Didier Rykner
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Le scénario est toujours le même : une église mal entretenue, un maire qui souhaite la démolir, sous prétexte qu’aucune autre solution n’est possible et que sa restauration coûterait trop cher... Parfois, les élus indignes de leur fonction parviennent à leurs fins. Ce fut le cas en début d’année de Nicolas Dumont, maire d’Abbeville. Les habitants de cette ville, qui l’ont cru, devraient regarder le film qui accompagne cet article, où l’on voit comment une commune d’à peine 2500 habitants, Arc-sur-Tille, a réussi ce qui était soi disant impossible : sauver son église, après s’être débarrassé de l’élu incompétent. Aujourd’hui, la première tranche de la restauration est en cours, et le financement de la deuxième est en bonne voie puisqu’il reste à ce jour à peine 140 000 euros sur 800 000 à trouver. Une souscription est toujours en cours via la Fondation du Patrimoine et la générosité qui s’est déjà largement manifestée auparavant devrait encore se poursuivre. Si tout va bien, cette deuxième partie du chantier débutera en janvier 2014 pour une réouverture au public prévue trois ans plus tard. En attendant, l’église devrait pouvoir être visitée lors des prochaines journées du patrimoine.

2. Église d’Arc-sur-Tille en restauration
Photo : Didier Rykner
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L’aspect extérieur de l’édifice, dû à l’architecte Charles-Félix Saint-Père est austère mais majestueux, d’un beau style néo-classique (ill. 1). Nous avons pu entrer dans l’édifice que nous ne connaissions jusqu’ici que sur photos et la richesse de l’intérieur nous a frappé, malgré les travaux en cours (ill. 2). Le jeu des doubles colonnes doriques qui soutiennent la voûte en berceau et libèrent une large nef centrale est d’une qualité remarquable. Incontestablement, cette église mérite une protection monument historique qu’elle n’a jamais pu obtenir bien que, par deux fois, la commission en charge de se prononcer à ce sujet ait considéré qu’elle devrait être inscrite. Mais la mairie s’y était évidemment refusée : on ne protège pas une église que l’on veut détruire. Il est souhaitable que la municipalité actuelle, dont il faut saluer le courage, fasse une nouvelle demande. Une protection de ce bâtiment serait à la fois une reconnaissance du travail effectué, une démonstration tangible de son intérêt et une garantie pour l’avenir.

De longues descriptions sont inutiles : ce que l’on voit dans le film ci-dessous (visible par tous) montre tout l’intérêt de cette église qui a failli disparaître. N’hésitez pas à soutenir l’association dans sa recherche de fonds (vous pouvez le faire à partir d’ici). Diffusez ce film largement : il est la preuve qu’il ne faut pas croire les élus qui veulent détruire leur église. Que les habitants de Gesté et des autres communes sur lesquelles planent une telle menace aient le bon réflexe aux prochaines municipales : dehors les vandales !



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