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Réouverture du Musée de la Chasse à Paris

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Le musée de la Chasse et de la Nature a rouvert depuis peu, après des années de travaux colossaux. Il a conquis un nouvel hôtel du Marais, a doublé sa surface d’exposition, a gagné un confortable auditorium… Bon. Faut-il s’y ruer pour autant ?
Le danger d’une collection thématique, c’est l’ennui du profane. Alors imaginez un cabinet cynégétique ! Aussi rasoir qu’un… dîner de chasseurs ! Des appeaux, des trompes, des piboles réduites au silence ; des panoplies de piques, de dagues et d’épieux ; des poires à poudres comme des chapelets de rognons, et aux râteliers, des arquebuses à rouet, des fusils à silex, tous, de l’escopette à la pétoire, dans une docte ordonnance assemblés… Et leurs victimes compulsivement naturalisées. Des peintures de François Desportes par dizaines n’y changeraient rien ; esquisses pour la plupart, trop partielles, trop répétitives, elles noieraient dans leur flot les Oudry comme les Pieter Boel. C’est à peine si l’on y distinguerait un Cranach ou un Rubens, ou encore ce si beau portrait de chasseur par Santerre…

Alors, par quel prodige le Musée de la Chasse et de la Nature parvint-il, dès son ouverture en 1967, à s’affranchir des tares propres à son genre ? Est-ce pour avoir investi – et ainsi sauvé de la démolition – le bel hôtel que François Mansart avait bâti pour Guénégaud des Brosses ? Pas seulement. L’essentiel de son charme inattendu, il le devait à la volonté de ses fondateurs, Jaqueline et François Sommer, de présenter leurs collections comme le décor d’une villégiature aristocratique. Ainsi restituait-on la place de la chasse dans une société encore soumise aux rigueurs de la nature, tout en s’émancipant des ânonnements d’une muséographie démonstrative. Mais il lui manquait encore le surcroît d’espace nécessaire au déploiement de tous ses trésors, ainsi que la hauteur de vue d’un conservateur capable de restituer à la chasse sa part de surnaturel et de spiritualité, limons universels…

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