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Paul Cézanne, Emile Zola, Lettres croisées - 1858-1887

Edition établie, présentée et annotée par Henri Mitterand.

Voici une publication de grand et judicieux mérite qu’il ne faudrait pourtant pas river à une (facile) actualité ces derniers mois. Passons justement sur la sortie fin septembre du film de Danièle Thompson, Cézanne et moi, qui renchérit bien sûr – mais était-ce évitable avec ce genre d’événements cinématographiques ? – sur la prétendue brouille entre Zola (1840-1902), romancier victorieux, et Cézanne (1839-1906), alias Claude Lantier, le peintre maudit que l’écrivain est censé avoir mis en scène dans son fameux roman de L’Œuvre. On verra ce qu’il faut penser, au regard des informations livrées et réaffirmées par et dans ces Lettres croisées, publiées, également en septembre, par NRF - Gallimard, de cette classique fiction qui exploite impunément et travestit la réalité simple de l’Histoire. Dans le même temps, autre coïncidence éditoriale mais de hasard hormis le fait que la maison prestigieuse d’édition est la même, étaient révélés au grand jour les secrets d’une correspondance intensément passionnelle émanant d’un célèbre politique, l’extatique François Mitterrand (avec deux r à son nom), tandis que la présente publication qui résulte du labeur du professeur et spécialiste en littérature Henri Mitterand (avec un seul r) confirme à l’envi l’importance – et ses limites – du fait littéraire qu’est une correspondance entre personnalités de haut relief. Le fait est que ces lettres de Zola d’un côté et de Cézanne de l’autre n’avaient encore jamais été rassemblées et présentées dans un même ouvrage. Pour mémoire, rappelons que l’historien par excellence de Cézanne et renommé catalogueur de son œuvre peint, John Rewald, avait publié en précurseur, dès 1936-1937, la Correspondance de Cézanne, d’une manière malgré tout incomplète et non sans en tirer des conclusions inadéquates : une finale rupture entre Cézanne et Zola, couronnant l’incompréhension de l’écrivain pour un peintre soit disant ressenti par Zola comme trop moderne, mais c’était l’écueil d’une histoire de l’art toute axée à cette époque sur la redécouverte et la vengeresse réhabilitation d’un Cézanne porté aux nues après avoir été si mal compris, démarche comme de juste flatteuse et inéluctable. De son côté, Henri Mitterand, après avoir établi l’édition des œuvres complètes de Zola en quinze volumes (1966-1970), lança en 1978, avec le CNRS et l’Université de Montréal, la publication intégrale de la Correspondance de Zola en dix volumes, le dernier ayant paru en 1995, sans compter un tome XI de suppléments sorti en 2011.


1. Edouard Manet (1832-1883)
Portrait d’Emile Zola
Salon de Paris, 1868
Huile sur toile – 146 x 114 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN-GP(Musée d’Orsay)
/Hervé Lewandowski
Voir l´image dans sa page
2. Paul Cézanne (1839-1906)
Portrait d’Achille Emperaire
Vers 1868-1869
Huile sur toile – 200 x 120 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN-GP(Musée d’Orsay)
/Hervé Lewandowski
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Le corpus proposé ici se constitue de…

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